19:01 pm
27 septembre 2015
Allez, lançons un débat passionné!
On parle souvent des difficultés de l'animation française, de son manque de visibilité et de distribution, qui font enchaîner depuis deux ans des flops et semi-flops. A côté de ça, les grosses machines hollywoodiennes bien huilées et bien clonées, ramassent le jackpot.
Bien sûr, les deux catégories ne jouent pas dans la même cour. Vu les budgets, pour rentabiliser un film français, il suffirait d'une poignées de quelques millions d'euros. Tandis qu'un film américain se plantera s'il ne tangente pas les 500 millions. Aussi, l'animation française pourrait très bien se faire une place sans se prendre de front les mastodontes d'outre-atlantique.
Si les films d'animation hollywoodiens se suivent et se ressemblent, les styles d'animation français sont très disparates. On peut citer pour exemple, ces derniers temps :
- Ernest et Célestine, un récit très drôle sur la tolérance,
- Mune, un récit d'aventure-action en 3D qui lorgne vers ce que peut faire Laika,
- Tout en haut du monde, un récit d'aventure à la française, façon Michel Strogoff, en 2D en aplats de couleurs,
- Dofus, une aventure médiévale fantastique à l'humour ankamien,
- La tortue rouge, un conte philosophique sur la condition humaine.
Parmi ces films, on constate que ceux qui ont le mieux marché sont ceux qui ont eu le simple objectif de proposer un film tout public, avec une ligne scénaristique assez classique et un humour pouvant plaire autant aux enfants qu'aux adultes. Ce sont des films de très grande qualité, qui n'ont pourtant pas cherché à accomplir de trop grandes ambitions artistiques ou intellectuelles.
A l'inverse, ceux qui ont eu du mal à trouver leur public, même s'ils sont bien réalisés, semblent toujours pêcher par UN excès : trop intello, trop artistique, trop violent, ou trop trash, etc. On a toujours l'impression que le réalisateur veut transmettre "sa" vision, "son" message, au risque de lâcher ces spectateurs.
Et donc la question : pour redorer le blason de l'animation française, retrouver des succès qui ne soient pas que critiques mais aussi commerciaux, que faudrait-il faire?
- Tendre vers une forme plaisante d'uniformisation un peu lisse similaire à ce que fait le cinéma américain?
- Affirmer "l'exception culturelle française" en essayant de convaincre avec des films originaux, atypiques, pas forcément "plaisants"?
- Trouver une "voie du milieu"?
16:29 pm
22 décembre 2015
Je connais pas du tout le milieu mais d'un point de vue totalement extérieur j'ai surtout l'impression que les films français sont diffusés dans peu de salle et la moitié du temps se font défoncer par la presse ou en sont totalement absents...
19:08 pm
27 septembre 2015
Plusieurs des films cités ont été encensés par la critique et la presse, sans rencontrer de succès commercial. Il est vrai qu'il y a un vrai problème d'affichage et de publicité. Mais est-ce la seule raison de ces échecs?
Si un studio français avait fait Zootopia, ça aurait été un bide?
Sur cette question, l'avis du spectateur est plus important que celui du spécialiste du milieu. Pourquoi va-t-on voir des DA américains ou japonais, et moins ou pas des DA français?
10:37 am
Avec l'argument que tu exposes ( à savoir que les films d'animations qui réussissent le mieux sont souvent dirigés vers le tout public ), je me pose la question : "En général, l'animation est-elle bien accueillie en France ?" ( ou y a-t-il l'audience ? ).
C'est une question toute simple, mais c'est elle qui explique le succès des animés au Japon, tout comme celui des dramas en Corée, ou encore celui du rap dans notre cher Hexagone.
Je pense qu'il existe en vérité un frein au succès de l'animation en France, c'est la résonance implicite du mot Dessin Animé, i.e. que les films d'animation sont destinés à la jeunesse. Et, comme par hasard, les meilleurs films d'animation au box office français sont destinés aux enfants ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Box-office_des_films_d'animation_en_France ) ou aux familles. J'en profite pour surligner le fait que, dans la liste fournie sur Wikipedia, la majorité des films sont étasuniens ( il y a pleins de jolis drapeaux américains ).
C'est là qu'arrive le problème de l'animation française : concurrencer la machine rodée qu'est l'industrie de l'animation américaine.
Créer un projet n'est pas facile, sans parler des financements que cela implique. Et comment convaincre quand, en face, l'adversaire a déjà tout ?
Certains réalisateurs ont décidés de prendre des positions et partis-pris dans leurs œuvres, et ainsi de créer quelque chose d'unique qui reflète de leurs pensées, mais surtout qui peut être sujet de réflexion. L'avantage de cette voie est que la concurrence avec les gros films américains est plutôt faible, d'autant plus le support choisi par les animateurs français est souvent le 2D, ce qui ajoute un caractère quelque peu différent.
Le problème reste que ces films sont souvent très très artistiques et très très philosophiques. Ils ne réussissent donc pas forcément à percer.
De l'autre côté se trouvent les films d'animations grand public et/ou jeunesse. Et, paradoxalement, leur confrontation avec l'animation américaine peut les mettre en valeur, pour autant que les annonceurs fassent l'effort de préciser que le film ait été créé en France, amenant ainsi les spectateurs curieux à essayer cette 'animation maison'. Autre intérêt de ces films, ils préparent et habituent les enfants à regarder des films d'animations. Et ces derniers, en grandissant, n'auront plus la barrière du "Bah c'est animé, c'est pour les gosses" et deviendront le public des animations plus adultes ( en terme philosophique ).
Le point positif à conclure est donc que, au fur et à mesure que le temps passe, le public des films d'animation grandit.
Je voulais quand même finir sur un bémol de l'animation à sens philosophique et complexe. Niveau proportion, c'est un peu comme comparer les succès des films présentés au festival de Cannes avec le box office. Même avec des bonnes critiques, le succès n'est pas garanti. C'est pour ça que je pense que cette animation, qui est certes importante d'un point de vu culturel, doit essayer de s'adapter, et de créer des œuvres à plusieurs niveaux de lectures, touchant à la fois les curieux, les personnes aimant l'animation, les critiques, les enfants et les adultes ( un peu tout le monde en somme ).
9:35 am
26 juin 2013
Je ne participe pas tout de suite au débat d'idée car en général quand je m'y mets y'a plus personne qui a le courage de reprendre derrière moi...
Mais du coup je vais plutôt vous apporter du grain à moudre et ça va rebondir sur une partie de ce que disait SirArseneLupin juste au dessus.
Dans les média, on a souvent l'impression (très fausse) que l'animation française va très très bien : 7 films aux Oscars, que des bon films, etc... Et c'est ça le plus important, non ?
Sauf que la réalité des fait c'est qu'il n'y a pas si longtemps, un Bon Film d'animation français faisait aussi un Bon Score.
Persepolis (2007) : 1.2 millions de spectateurs.
Zarafa (2012) : 1.4 millions de spectateurs.
Ernest et Célestine (2012) : 884.209 spectateurs.
Comparons maintenant avec les 3 meilleurs films d'animation français de 2016 :
Tout en Haut du Monde (2016) : 203.111 spectateurs.
La Tortue Rouge (2016) : 329.831 spectateurs.
Ma Vie de Courgette (2016) : 544.010 spectateurs.
Et ce n'est pas pour autant une mauvaise année pour l'animation en général : l'animation a amené environ 24.7 millions de spectateurs dans les salle cette année et c'est sans compter le score que va faire Moana.
Sauf que, dans le tas, 23.6 millions sont allés voir des films d'animation 3D américains. Ces derniers, au nombre de 9 (10 avec Moana mais on a pas compté ses chiffres encore), ont des scores qui s'étalent de 4.6 millions pour Zootopia à 828.119 spectateurs pour Angry Birds.
Face à ça, nos 6 films d'animation français pèsent... 1.1 million de spectateurs, Soit 4.4% du marché.
14:24 pm
27 septembre 2015
Silence! Le Maître a parlé.
Comprenons nous bien : à mon sens, il n'est pas question de concurrencer l'animation américaine sur son terrain de prédilection. Ils fonctionnent à grands coups de centaines de millions, là où nos budgets sont de l'ordre de la dizaine. L'avantage qu'ils ont, c'est la force de frappe publicitaire. L'avantage que nous avons, c'est que nous avons besoin de beaucoup moins d'entrées pour rentabiliser nos films. Et pourtant nous n'y arrivons pas... ou plus exactement, nous n'y arrivons plus, comme le souligne Marco.
Que s'est-il donc passé entre 2012 et 2016? Qu'est-ce qui a changé qui a fait que le marché de niche de l'animation française s'est épuisé en quelques années?
Y a t-il plus de films américains qu'auparavant, ce qui ferait que si une personne veut aller voir 3 films dans l'année, il choisira la "valeur sûre" de trois films américains plutôt que de "prendre le risque" d'aller voir un film français? Et si oui, qu'est-ce qui fait qu'un film américain serait considéré comme une "valeur sûre" alors qu'un film français présenterait le "risque" de ne pas divertir?
Encore que "Persepolis", bien qu'excellent film, ne puisse pas être considéré comme spécialement "divertissant" au sens américain du terme... Et pourtant, il a très bien marché!
Est-ce juste une affaire de publicité? Après tout, "Persepolis" bénéficiait de l'aura énorme de la BD, "Ernest et Célestine" aussi avec les livres pour enfants, ce qui n'est pas le cas des trois films suivants que citait Marco.
Et oui, SirArseneLupin, je te rejoins aussi sur l'aspect "animation = enfant". D'un autre côté, la production américaine surfe aussi beaucoup sur cette assimilation, en préservant toutefois les deux niveaux de lecture : il faut probablement travailler là-dessus. En tout cas, "Ernest et Célestine" y était brillamment parvenu!
Et finalement la question centrale : vous, en tant que spectateurs, allez-vous tout voir? Et sinon comment faites-vous vos choix?
Je vais répondre honnêtement pour mon cas :
- Je vais régulièrement voir des films américains. Mais il y en a beaucoup, alors je sélectionne. J'ai un a priori plutôt positif pour Pixar ou Disney, compte tenu de leur œuvre passée, alors je vais m'y intéresser. Mais bon, de manière générale, je regarde la critique pour me décider. En revanche, l'a priori est négatif :
- si le titre finit par un nombre, genre Madagascar 12 ou l'Age de Glace 29 (non, pas Big Hero 6 )
- si j'ai l'impression que la recette a déjà été utilisée/usée jusqu'à la corde : genre "Gang de requins" après "Le monde de Nemo"...
- Pour les films japonais : "si ça sort en France sur grand écran, c'est que c'est du bon!", alors en général, je vais voir, quitte à traverser les Halles à 0h42...
- Il y a trois ans, j'allais rarement voir des films français, tout simplement parce que le temps que le bouche à oreille parvienne jusqu'à moi pour me dire que le film est bon, il avait probablement disparu des écrans. Du coup, généralement, je me rattrapais trop tard, en DVD ou autre...Et puis il y a bien sûr cet a priori : "animation française = animation pour enfants", qui m'a fait renoncer à aller voir pas mal de films.
Maintenant, je m'y intéresse beaucoup plus, donc je regarde de beaucoup plus près les sorties et je vais plus souvent au cinéma voir des œuvres françaises. J'y ai vu de très belles choses. Mais en toute honnêteté, je dois dire que Marco m'a sérieusement sensibilisé sur le sujet!
Donc la solution pour l'animation française : envoyer Marco dans tous les foyers de France (et même d'Europe)!
0:05 am
7 décembre 2016
Au niveau de ce que je vais voir au cinéma c'est assez souvent des films américains, après je vais pas souvent voir des films d'animation au cinéma.
Pour plusieurs raisons, en général il ne sont pas diffusé en province ou j'ai autant de temps voir plus pour aller au cinéma que pour voir le film.
Ensuite viens le fait que même en suivant de près les sorties, quand c'est un film d'animation français il y a peu de séance et elles sont en général en journée. Après j'ai bien un cinéma d'art et d'essai qui diffuse certains film d'animation français produit dans la région, mais là le problème est d'avoir l'information puisqu'ils communiquent très peu et ça reste des diffusion unique donc c'est soit tu peux soit tu le voit pas.
Sinon je pense que le problème en France reste l'image que les gens ont de l'animation, c'est aussi ce qui fait que les chaines tv ne souhaite pas prendre de risque en investissant dans un animé plus mature. Elle préfère se reposer sur ce qui est produit au US car ce sont des dessins animés qui parlent, les super-héros sont connus par les enfants (grâce à la magie de la machine industriel Américaine) donc il y a une audience "garantie".
Ensuite je me pose la question au vus de tous ça, on se retrouve avec de plus en plus de studio français qui produisent des animés pour les enfants, mais est ce que du coup ça ne risque pas de décourager certains animateurs qui préfèrerai faire des séries plus mature ? Est ce que sur le long terme cela ne risque pas de "bloqué" la créativité des animateurs ? Est ce qu'on ne risque pas de voir de plus en plus d'animateurs français partir à l'étranger surtout qu'il semble que notre talent dans ce domaine soit apprécié ?
19:41 pm
26 juin 2013
La pour le coup je répond en tant que Prof d'animation au Post de Fujiwara_Ritsu : très clairement les jeunes qui veulent travailler dans l'animation et qui se lancent dans des études de plus en plus longues et coûteuse, ne sont pas vraiment conscient du problème... Et ça, c'est aussi un problème en soi !
Bien souvent quand on est jeune, on a des étoiles plein les yeux et on s'imagine qu'avec un tel métier on va pouvoir donner vie à ses rêves les plus fous !... Et c'est en théorie possible vu que c'est l'essence même de ce qu'est l'animation !
Mais voilà, souvent je pose une question en début d'année aux nouveaux, une question qui a l'air souvent toute innocente : lesquels d'entre eux ont une référence française qui les a principalement poussé à vouloir faire de l'animation ?... Or en général si certains ont des référence de films à citer, presque personne n'a de série... Et même pour les films, de très loin ce sont les références US et Japon qui l'emportent dans la motivation des gens !
Or, y'a un problème : on est en France, pas aux USA ni au Japon... Oups.
Du coup, le découragement peut arriver très vite si les apprentis animateurs ne percutent pas vite que si leurs Ref sont des trucs Ado / Jeunes Adultes, ils auront très peu de chance de pouvoir actuellement travailler sur ce genre de prod.
En étant conscient de la chose, il pourront peut être tenter d'inverser la tendance, en lançant eux même leurs projets, en défendant les prods qui vont dans ce sens, en apportant une vision moderne à ce milieu... Dans le cas contraire, il feront surement parti des plusieurs centaines par ans qui droppent le métier car ils n'ont pas pu y trouver leur place... Car elle n'existe pas pour le moment en fait.
Or justement, si elle n'existe pas, rien n'empêche de la créer...
20:15 pm
26 juin 2013
Je relance le débat qui a malheureusement refroidit depuis plusieurs mois en lançant la question sur une autre piste : la télévision... Ou plutôt les séries, car même si la TV est encore le média de prédilection pour ce genre de chose, la production a tendance à vouloir diversifier ses moyens de diffusions, ce qui est une bonne chose.
Car à la TV française, comme un peu au cinéma, la seule et unique chose qui a le droit d'exister semble être les programmes pour enfants.
Regardons un peu le classement de tranche d'âge :
Pré-scolaire : moins de 5 ans.
Enfant : 6-10 ans.
Pré-ado : 8-12 ans.
Ado : 13-17 ans.
Jeunes Adultes : 18-25 ans.
Adultes : en général 25+
Ces classifications sont toujours approximatives, et absolument pas quelque chose de fixe. On peut souvent entendre parler d'une série « pour les moins de 12 ans », ou « pour les 14 ans et plus », ou encore « pour Ado – Jeunes Adultes »... Et par défaut entendre parler de séries pour Adulte quand le sujet est uniquement Trash ou osé (à tord, car l'animation pour Adulte ce n'est pas seulement ça ).
Et c'est un peu le problème de toute la prod : il existe un paquet de productions « pour enfants » et dans ces cas on parle de moins de 12 ans, mais très très peu de productions pour les 3 dernières catégories d'âge.
Si vous cherchez bien, vous allez trouver assez peu de séries françaises récentes pour 14+ : Oban Star Racers (qui est plutôt 12+ pour le coup), Wakfu, Valerian et Laureline, Skyland, Lastman... Et je rappelle que Lastman est en fait une série 16+.
En fouillant un peu plus vous pourrez peut être en trouver d'autres mais sur les 10 dernières années, c'est tout ce que vous aurez pour nos Ados et tous ceux au dessus. C'est peu... Très peu...
Et le pire c'est que ça ne se fait pas sans mal ! Pratiquement toutes ces séries ont eu des problèmes rien que pour se monter et être diffusées à la télévision. Tout le monde ici a entendu parler des problèmes de Lastman et son Kickstarter pour finir la prod car la chaîne de TV, qui a pourtant gardé les droits exclusifs, ne voulait pas financer la fin de la prod après l'échec d'une négociation avec Netflix... Et pour Wakfu 3, si vous l'ignorez, il aura fallu pratiquement 5 ans pour que la série ait le feu vert grâce à un soutient de Netflix ! Et tout ça pour... Passer en quoi ? 3 semaines sur France Télévision ? Car oui, la série à été diffusée ce mois-ci et elle est déjà finie !
A côté de ça, vous avez un paquet de séries pour les moins de 12 ans qui sont à géométrie variable du point de vue de la qualité, mais qui n'ont pas vraiment les même problèmes. La catégorie Reine restant les adaptations d'albums pour enfants ou de bande-dessinées, les projet originaux restant rare malgré les promesses du CNC d'investir plus de ce côté la.
Mais la je vous ai parlé des projets qui sont passé au travers... Or on en a d'autre qui n'ont pas eu la même chance : Asterion, Street Battle, Welsh & Shedar mais aussi la série Little Houdini et tellement d'autres titres qui soit n'ont pas pu voir le jour, ou sont resté à l'état de Pilotes.
Or a une certaine époque, je pense que ces projets auraient eu plus de chance. J'ai moi même grandi avec les productions franco-japonaises des années 80, et dans les années 90 et début 2000 vous aviez encore des choses comme les Totally Spies, etc...
Maintenant on a ça...
Le truc la c'est qu'on a très sérieusement une régression de la qualité graphique, autant dans le style que dans l'animation elle même, sans parler du scénario... Tout est basé sur la facilité d'animation avec les outils de Cut-out, sans jamais se poser de questions sur ce que ça apporte d'utile pour aller plus loin (ce qu'à fait par exemple Ankama avec Wakfu, en mélangeant Technique Tradi et Cut-out ).
Et c'est hélas un peu ce qui défini l'état de la Série TV d'animation en France ces dernières années : production pour enfants avec le plus de facilités de prod pour un coût toujours moindre. Dans ces conditions, difficile pour un projet un tant soit peu ambitieux d'exister.
Vous avez quand même des tentatives et des choses sympa qui sortent, mais elles restent complètement enfermées dans le « moins de 12 ans » malgré tout.
Le problème c'est que même si on a augmenté la production grâce à un regain d'intérêt de la part du public pour l'animation ces derniers temps, on a quand même pas mal d'ombres qui se profilent à l'horizon... Des ombres loin d'être rassurantes.
Déjà vous avez des changement de politiques internes dans certaines chaînes qui ne sont pas propice à une évolution des séries TV d'animation. Vous avez par exemple le cas de France 4 et la décision de faire moins de place voir supprimer les programmes Jeunes Adultes, mais aussi Canal+ qui nous a fait une crise en demandant à toutes les prod en cours de diminuer leurs factures de 20% d'ici la fin de l'année, sous peine de ne plus avoir de financement...
Je dois avouer que je n'ai pas été voir si la situation avait évoluer depuis quelques semaines mais ce sont quand même des signaux peu encourageant...
Et c'est loin d'être le pire dans tout ça... Car le pire vient du plus haut possible en France : une loi sur le service audio-visuel public voté fin Décembre 2016 vise la suppression de la publicité dans les programmes pour enfants dès 2018, pour lutter contre l'obésité infantile.
Désolé mais encore une fois, on attaque un problème important avec une méthode qui est tout simplement de l'Overkill ! Bien sur les parents seront tous contents qu'il n'y ait plus de publicités dans ces programmes pour influencer leurs enfants qui vont ensuite leur prendre la tête... Et à qui il est impossible de dire non ?
Si le but est de lutter contre l'obésité infantile, alors pourquoi ne pas limiter la durée des spots de pub dans les programmes pour enfants, voir interdire les pubs pour les bonbons, boissons sucrées, etc... Tout en laissant les autres pubs.
Non, on supprime tout.
Et c'est quoi le problème vous allez me demander ? C'est une idée populaire que de supprimer la pubs qui nous envahis toujours un peu plus...
Sauf que la Pub, c'est aussi une entrée d'argent pour la chaîne de TV, qui sert à financer les programmes, dont les programmes pour enfants... Qui pour le coup ne vont plus rapporter un centimes à la chaîne.
Dans le débat au Sénat sur cette loi, on a bien entendu l'argument que la chaîne de TV puise dans son budget global pour financer les programmes et donc pourra faire de même pour les programmes pour enfants... Sauf que c'est prendre le problème à l'envers : pourquoi voulez-vous qu'une chaîne prennent l'argent généré par les programmes qui rapportent, pour investir dans des programmes qui ne rapportent rien ?
La pour le coup ça marche car c'est le service public, et donc on peut les obliger à le faire. Mais si cette loi venait à s'étendre à toutes les chaînes de TV de France, un paquet d'entre elle reverraient la production de programmes pour enfants à la baisse !
J'ai entendu les défenseurs de cette loi dire qu'on était « en retard » par rapport à d'autres pays qui ont fait le pas... En retard, comme si c'était forcément une bonne chose... Sauf que par exemple pour le cas de l'Angleterre, quand ils ont mis en place cette loi, 70% des studios d'animation travaillant sur ces productions ont été en sévères difficultés ou ont même carrément coulé.
En France, vous avez de fortes chances que ça colle un bon coup de frein à l’essor de la production.
Le service public pourrait alors réorienter ses efforts de prod sur de l'animation 14+ qui pour le coup ne serait pas impacté par la loi... Mais sincèrement j'en doute fort.
Mais vous allez me dire que l'avenir n'est pas à la télévision, il est sur internet avec le Simulcast et la VOD !... Et je suis d'accord, c'est vraiment le cas.
Quand vous voyez les efforts que déploient certaines plateformes comme Netflix (Trollhunters, Little Witch Academia TV, Wakfu, Cannon Busters, etc), Crunchyroll US (Shelter, Children of Ether, etc), et même Amazon (avec Emily the Strange et d'autres projets à venir), vous pouvez vous dire que c'est l'avenir de l'animation aussi ! Les preuves sont la, et elle sont encourageantes !...
Sauf qu'on est en France...
Et qu'on n'a pas l'équivalent en France (même si on a des services de Simulcast locaux qui font ce qu'il peuvent ).
Et surtout que pour le coup on a des gens à notre têtes qui ont des gains politiques à faire valoir qui influent sur des choses qu'ils ne comprennent absolument pas. Et c'est ainsi qu'est née la Taxe Youtube...
En partie pensée comme une solution partielle à ce fameux manque à gagner de la publicité qui saute dans les programmes jeunesse, elle a surtout été pensée pour taxer Youtube... Et absolument tous les service de Streaming disponibles en France sur internet ! Si votre service de streaming génère un revenu (qui lui est déjà imposable), vous serez taxé. Donc, ce n'est pas seulement Youtube ou Viméo ou autres : si vous avez votre propre site avec votre propre player de contenu en Streaming et que vous générer de l'argent avec, vous serez taxé.
Je me demande si Daily-motion va encore exister longtemps... Car cette taxe est passé au Bulletin Officiel le 21/09/2017...
J'aimerais avoir quand même un peu plus d'infos sur l'application de ce truc car, clairement, ils ne vont pas pouvoir envoyer la facture à Youtube en Californie... Donc qui va vraiment se retrouver à payer et comment ?
Et vous savez à quoi va servir cet argent ? A alimenter le CNC, qui pourra le redistribuer majoritairement dans les productions cinéma et TV... Mais pratiquement pas (voir par du tout ) sur internet. Bref, les gens taxés ne pourront pas eux même bénéficier des aides que la Taxe va rendre possible, mais ces dernières vont aller à des gens qui ont déjà des aides.
Et même la, on ne peut pas dire que l'animation soit le grand gagnant. Je rappelle que Valerian, le film de Besson, qui a bafoué toutes les règles du CNC, a eu une dérogation pour toucher aides et crédits d'impôts. A côté de ça, le film d'animation Mutafukaz n'a pas eu un centime de la part du CNC...
Donc oui, je dépeints une situation assez sombre, mais c'est pour dire que malheureusement je pense qu'il ne faut plus attendre quoi que ce soit du système, à moins d'avoir les reins assez solide pour y aller avec ses propres moyens. Sauf que c'est pas donné à tout le monde...
Une des solutions reste pour moi le retour des coproductions internationales orientées elles-même sur le marché mondial, et sur un internet ouvert au monde pour les séries...
Rien de tout ça n'est simple, mais c'est pour ça que je crois qu'il vaut mieux être conscient de la tâche à accomplir avant de s'y attaquer.
23:37 pm
27 septembre 2015
C’est sympa de relancer le sujet !
IMHO, la thèse « dessin animé = enfants » en France n’est plus une croyance, mais un dogme aveugle et auto-entretenu. Je pense qu’il n’est pas possible d’ignorer, quand on travaille dans le milieu, que des séries comme « South park » ou « les Simpsons » ont eu un succès tel qu’elles continuent depuis plus de 20 ans. Il y a donc un public adulte qui aime ça. Même en France puisque les Simpsons sont encore diffusés sur C+ et South Park sur MTV France…
Enfin... je crois ? Car oui, j’ai dû aller chercher l’info sur Internet ! Ca fait bien 15 ans que je n’ai pas regardé un épisode des Simpsons sur Canal, tout simplement parce que… je ne regarde plus la télé !
A la place, je lis Victor Hugo, je dessine, je fais du sport… Non bien sûr, je rigole : c’est juste que depuis Internet, mon usage de l’écran s’est complètement transposé sur le PC, la tablette et le smarthpone ! DVD, VOD, YouTube, Divx (ouh, c’est mal !)… Et cet usage est largement généralisé : http://www.leparisien.fr/cultu.....911106.php
Ce qu’il faut retenir, c’est :
- En termes d’usage, la télé passe loin derrière le portable,
- 2h14 (j’ai même lu 1h30 ailleurs) de télé chez les « millenials » plutôt que les 3h40 de moyenne nationale,
- Un usage de la télé qui privilégie la VOD au zapping standard. Ce dernier point est à mon sens le plus important : maintenant, on aime CHOISIR, on ne veut plus perdre des heures à attendre que le programme que l’on aime passe à l’écran.
Revenons à l’animation. Les règles de base du succès financier (et donc de la pérénisation) sont les mêmes pour tout le monde. Il faut :
- Beaucoup de gens qui regardent,
- Un moyen de monétiser cette audience.
Du point de vue de l’audience, Internet a un avantage et un inconvénient. L’avantage, c’est que le « bouche à oreille » marche très bien et très vite. L’inconvénient, c’est que la quantité astronomique de contenus fait que la part d’audience se disperse très vite. De fait, Internet accentue les disparités entre les séries/chaînes YT : il y a celles qui marchent TRES bien et celles qui tombent dans le néant.
Et la monétisation à l’heure d’Internet ? Plusieurs formules semblent se dégager:
- La formule classique France Télévisions : financée par redevances, le groupe produit des séries animées « pour la beauté du geste/la culture ». Ça marche pas mal mais la production reste assez aseptisée et il y a eu quelques gros loupés de gestion dès qu’ils ont tenté le créneau « animation pour adultes » (Lastman, …). Mais enfin, c’est comme ça que mon fils peut regarder les Zouzous sur la tablette sans la moindre pub.
- La formule classique TF1-M6 : financée par les revenus publicitaires, une chaîne télé privée produit des séries animées. « Ça eût payé, mais ça paye plus » à cause de l’aversion au risque. Une série animée, c’est cher et long à produire, et si ça ne marche pas, c’est la tuile. Un programme télé court type « Scènes de ménage » se produit au kilomètre, est tout aussi attrayant pour le public peu féru d’animation et peut se déprogrammer à l’envi. Quant à l’achat de droits de diffusion pour des séries animées étrangères, ça a TRÈS bien marché dans les années 90, mais ça ne semble plus trop être le cas aujourd’hui…
- La formule « YouTube » : la concurrence est rude, le système de rémunération est assez opaque mais les Youtubeurs assez talentueux pour faire des millions de vues arrivent, semble-t-il, à obtenir des revenus conséquents. Mais pour que ça marche, il faut produire BEAUCOUP et VITE : on voit bien que le milieu est bien plus favorable à la prolifération de chaînes filmées qu’à des séries d’animation. Il y a cependant des succès animés, comme la chaîne HISHE. Le prix à payer porte sur les limitations que mentionne Marco : une animation rapide, de type cut out, et beaucoup de réut, qui permet de produire des clips courts et fréquents. Faire un court-métrage super léché de 45 minutes n’a financièrement pas de sens sur YT…
- Enfin, la formule « chaîne payante » : c’est celle qui rapporte énormément en ce moment, et permet donc de prendre le plus de risque. Ca a démarré dans les années 80-90 avec Canal +, puis les chaînes câblées type MTV. Et aujourd’hui, des chaînes comme NetFlix ou HBO prennent le relai, en s’adaptant au public d’aujourd’hui : de la VOD, de l’internet, une grande diversification de l’offre, des séries de qualité financées à grands renforts de millions. Aujourd’hui, l’offre se focalise sur l’achat de séries japonaises, mais on peut s’attendre à ce que ces chaînes commencent à produire par elles-mêmes. La surprise est d’ailleurs tombée cet été : NetFlix var produire une douzaine de séries… japonaises ! (http://mashable.france24.com/d.....nia-series).
Mais, mais, mais, c’est pas du juste ! Pourquoi «japonaise », et pas « américaine » ou « française » ? Ben, on en revient au post initial : c’est ça qui marche, et l’animateur japonais ne coûte pas cher…
Bon, avec tout ça, je n’ai rien dit sur la manière de sauver la France (cocorico !!! ), ou sur celle qui permettrait de remettre en question le dogme « animation = enfant »…
Tout au plus peut-on remarquer que l’histoire de l’animation est marquée par le fait que celle-ci a du mal à se développer en « standalone » : elle a toujours eu besoin d’un appui financier extérieur comme tremplin. Ça a commencé avec les premiers courts-métrages Fleisher et Disney qui servaient d’apéros aux grands films hollywoodiens. Aux débuts de la télé, l'animation est venue « boucher les trous » (les Shadoks !) entre des programmes sérieux (le JT et le sport équestre). Elle s’est greffée dans des chaînes payantes dont le cœur de métier était tout autre (le film en avant-première télé pour Canal+, le clip musical pour MTV). Et maintenant, il est logique qu’elle soit financée par des groupes qui ont construit leur fortune sur d’autres succès (NetFlix, Amazon, etc.).
13:26 pm
26 juin 2013
Et voici une nouvelle fraîche qui vient alimenter le débat...
Ankama et Ellipsanime montent en commun le Studio MadLab qui va produire les projet d'Ankama en animation mais aussi de la série TV en adaptation de BD, etc... Premier sur cette liste : Abraca (Ankama), puis Garfield et Kid Lucky.
C'est un peu triste quand même car s'il était pour moi évident depuis un moment qu'Ankama ne pourrait pas continuer comme ça longtemps, ce n'est pas par manque de talents ou d'idée... Mais par manque de soutien et de réussite (et parfois par manque de jugement sur leur façon de produire et distribuer leurs oeuvres... ).
Quand dans l'article vous lisez la remarque de Camille Chafer :
On a atteint nos limites, le maximum que nous pouvions faire seuls.
C'est un petit aveux d'échec, car même si ce qu'il dit ensuite est vrai (il vaut mieux avoir plusieurs prod en même temps), il n'est absolument pas impossible à un studio de le faire sans avoir à s'allier à quelqu'un d'autre, du moment que le succès de ses productions passées amène des contrats de prod et qu'il puisse se développer de lui même...
Mais attention, je n'ai pas dit que de s'allier en co-prod avec un studio plus puissant est une mauvaise chose : certes Ankama va se retrouver à faire des série de pur Entertainement, mais il aura aussi la possibilité de continuer de façon plus confortable de développer ses propres projets. Du coup la on est en face d'une tentative de compromis qui résume parfaitement le titre de notre Topic de discussion lui même.
Mais voilà, alors qu'Ellipsanime ne représente que 20% dans le capital d'Ankama, je trouve quand même assez dommage que les projets d'Ankama eux même se retrouvent minoritaires dans cette nouvelle structure... C'est un mal pour un bien, on est d'accord. Mais si Abraca ne prend pas, ça ne va pas arranger la position des projets originaux par rapport aux adaptations.
L'article de La Voix du Nord est un peu en mode "C'est Cool ! (sauf ça) Mais c'est COOL ! (sauf un peu ça aussi...) Enfin bref : cool !..." et nous sort bien sur une paire de terme rassurant, comme de dire qu'Ankama est une "pépite" du Jeu Vidéo français... Ou encore que Wakfu est un succès (quid de la saison 3 qui à été diffusée à la catapulte ? ) et que par contre Dofus le Film a été un échec (c'est bien de l'admettre, même si c'est triste. ), mais ils ont un peu oublié Mutafukaz, qui ne semble toujours pas avoir de distributeur à ce jour...
Bref, "C'est cool !"... Mais je pense que si Ankama avait eu le choix, ils n'auraient sans doute pas pris cette direction...
12:01 pm
26 juin 2013
Pour aller plus loin, je pense qu'il est intéressant de rester au courant de ce qui se fait ailleurs dans le Monde... Surtout que ça BOUGE !
- Le cas de Netflix et leur investissement massif dans l'animation japonaise. (mais pas seulement)
- De leur côté, Crunchyroll misent de plus en plus sur la co-production. (c'était déjà le cas avec Children of Ether)
15:05 pm
26 juin 2013
Tiens, une autre News dans la veine des truc originaux et dynamiques qui devraient cartonner mais qui n'ont que des emmerdes : Le projet de Série TV du Donjon de Naheulbeuk !... Car oui, ce projet existe bel et bien et avait été lancé en grande pompe par Canal+ y'a un long moment déjà...
Et pour le moment ils en sont à survivre... Rien de plus.
Car un des partenaire du Projet était MoonScoop, qui a coulé suite à l'affaire Code Lyoko Evolution : C'était archi-nul, mais ça a bouffé tout le budget avant la fin de la prod, ils ont tenter de faire croire aux animateurs que c'était un problème temporaire de trésorerie (alors que non) pour qu'ils continuent à bosser... Et au bout d'un peu plus de 2 mois sans salaire y'en a un qui s'est réveillé et on a découvert l'arnaque. Moonscoop n'arrive pas à être repêché, la boîte coule... Entraînant potentiellement avec elle d'autres projet en développement, dont Naheulbeuk.
Donc depuis le Projet Naheulbeuk est en redressement judiciaire... Ce qui veut dire qu'il a fallu trouver un remplaçant pour la part gérée par Moonscoop... Ce qui veut aussi dire que les partenaire actuels du projet n'ont pas réussi / voulu à eux seul soutenir le projet ? Pas même Canal+ ?
Mais il semblerait que l'espoir soit permis car après un très long silence de plusieurs mois, la Page Facebook du projet annonçait que plusieurs nouveaux partenaires se seraient proposer pour reprendre la série et que donc le tribunal allait pouvoir étudier les dossiers.
Dans tous les cas, sincèrement ça me chiffonne car tous les projet qui galèrent sont ceux qui manquent cruellement dans le paysage de l'animation française : ceux qui s'adresse aux Ados / Jeunes Adultes / Adultes... Qui sont le RÉEL moteur du Boom mondial actuel de l'animation !
Car réfléchissez bien : les enfants regardent depuis toujours des dessins animés, ce n'est donc absolument pas de eux que le Boom peut venir puisqu'il faut un nouveau public pour ça... Et donc qui regarde de plus en plus de films et série d'animation ? CEUX POUR QUI ON ARRIVE PAS À EN FAIRE EN FRANCE !!
Ceux qui voudraient plus de projet comme Naheulbeuk, qui a pourtant tellement de mal à exister...
17:52 pm
26 juin 2013
Dans la catégorie ou il est intéressant d'aller aussi voir ailleurs, voilà ce que Yoshitada Fukuhara, producteur du studio Yaoyorozu (Kemono Friends) propose pour accompagner, pas remplacer, le système des Comités de Production : remettre le Studio au centre des droits d'auteurs, avec un système de partenariat autour.
Dans cet article, il présente les différents points qui posent problème au Japon avec le système des Comités de production. En gros, ceux-ci se partagent les droits, et le studio n'est qu'un simple prestataire dans l'histoire. En théorie cela veut aussi dire que seul les Comités prennent les risques financiers... Sauf que déjà les studio sont payé pile ce qu'il faut pour la prod (très peu), et doivent assurer une certaine qualité (ce qui peut coûté plus cher que prévu mais qui doit être fait même quand on a pas les sous pour autant) et surtout... ILS NE GAGNENT RIEN SUR LE SUCCÈS d'une éventuelle série.
C'est ce que démontre le fameux graphique dans l'article ou sur le pognon qui circule en animation au Japon, les studio ne touchent que 10% !!
En France, vous avez plusieurs ayant droit dans les production d'animation, et ce même s'ils ne sont pas auteur de l'oeuvre qui serait adaptée en série / film : les Scénaristes, le réalisateur, le Character Designer original... Tous ceux la touchent des droits d'auteurs chez nous sur la distribution de l'anime.
Yoshitada voudrait donc qu'en parallèle au système des Comité de Prod puisse exister un tel système, entre autre pour les oeuvres originales, qui permettraient de conférer des droits d'auteurs aux Studios eux même.
Cela vise surtout les oeuvres financées avec l'aide de capitaux étranger, qui pour le coup deviendraient "partenaires" de la prod, comme Amazon, Crunchyroll ou encore Netflix et son récent accord avec certains studios japonais.
Mais du coup nous on a ça en France... Donc ce n'est pas ça qui pose problème... Ce qui fait qu'on en retombe toujours sur la même chose : la non prise de risque du côté de la production et de la distribution par rapport au contenu et au coûts.
Ce qui me fait penser de plus en plus qu'il va falloir continuer de produire en France... Mais plus pour la France.
Après tout, j'ai de plus en plus l'impression qu'ils serait largement possible de faire en France des studio à l'exemple de Sun Creature au Danemark (et dans lequel vous avez aussi des français qui bossent d'ailleurs. ), qui soient ouvert surtout sur le marché international et pas seulement local.
22:33 pm
26 juin 2013
"Petite" vidéo (1h19, bande de fous !) présentée par Catsuka, parlant entre autre d'animation pour Jeunes Adultes en France.
On y parle donc de plein de projets passés qui ont réussi à voir le jour comme Les Lascars ou encore Lastman, mais aussi des projets galères comme Pierre le Cosmonaute qui existe depuis 18 ans mais ne trouve toujours pas preneur, ou encore Les Deux Reines (50ème minute) de Savin, à qui il manque visiblement le fameux truc que les japonais ont plus que nous : le producteur courageux qui veut bien croire à un projet original et le soutenir, quitte a prendre des risques.
14:49 pm
26 juin 2013
Une infos que j'aimerais avoir pour la situation en France... La ça concerne les USA mais je me dis que c'est surement pas mieux ici : la chute vertigineuse de l'audience des chaînes de TV spécialisées dans l'animation et les programmes jeunesse !
Si vous regardez bien le graphique, en tout juste 8 ans, Carton Network ont perdu 44% de leur public, Nickelodeon ont perdu 55%, et chez Disney c'est carrément environ 63% de chute !
(Précision : la ligne en bas n'est pas zéro mais 500k spectateurs .)
Du coup sincèrement j'aimerai vraiment voir combien pèsent les chaînes française sur le marché français en comparaison, car je dois avouer qu'on ne parle que de pourcentage du public quand on parle d'audimat en France, et parfois on sort le chiffre réelle de spectateurs quand il semble "impressionnant"... Sauf que je ne suis pas sur que ça soit assez précis pour connaître le véritable impact d'un programme sur le public et la vraie importance, le véritable poid de celui-ci.
Surtout pour les programmes Jeunesse ou encore les rares fois ou on a passé des dessins animés Ado / Jeunes adultes ces dernières années.
Je n'arrive plus à retrouver la source mais j'avais lu au moment de la sortie de Wakfu 3 sur Netflix que la série avait fait 350.000 spectateurs / épisode sur France TV, et jusqu'à 1.2 millions de spectateurs / épisode en Replay, ce dont Ankama était content... Pour le score en Replay, c'est parfaitement compréhensible... Mais le Score TV était quand même pratiquement 4 fois inférieur !
Clairement, même si je me répète, moi je dis : TIME TO SWITCH TO VOD !
13:15 pm
10 mai 2018
Alors je vais prendre un peu d'exemple perso pour prendre un argument en tangente mais qui mérite d'être souligné (et qui a juste été très rapidement survolé j'ai l'impression).
Concernant les productions "cinéma" d'animation française, j'ai pu voir plus haut certaines personnes s'étonner du manque de visibilité face aux productions américaines au box office... tout en ajoutant ensuite qu'on ne doit pas faire face à eux côté budget.
Et le point que je vais aborder n'a rien à voir directement avec l'animation mais lie pourtant les deux arguments. Le Marketing. Et tout particulièrement, l'advertising.
Je vais enfoncer des portes ouvertes, mais sans un gros budget, vous n'avez pas d'advertising potable. Sans advertising, vous n'avez pas de public (sauf exceptions). On pourrait me dire "oui mais l'animation française c'est français ça devrait intéresser les français" ou un autre truc du genre, oui bien sûr... si vous êtes un spécialiste.
Pour faire un succès au box office, il faut des gens en nombre, du grand public, etc... il a déjà été abordé le sujet des productions françaises "trop ceci trop cela", c'est évidemment aussi un facteur contributeur mais le marketing peut complètement renverser cela.
Et pour prendre mon exemple perso, pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis un gros weeb bien sale qui ne jure que par l'animation Japonaise. Je caricature un peu, mais en vrai quand je regarde le temps passé sur les 3 dernières années à engloutir des épisodes d'anime JP sur le temps que j'ai passé à regarder des films / épisodes / insérer n'importe quel format, d'animation US ou FR, bah... les divisions par zéro ça marche pas bien.
MAIS, je regarde les titres cités plus haut. Notamment ceux de 2016 que tu as cité Marco :
Tout en Haut du Monde, La Tortue Rouge, Ma Vie de Courgette
Je n'en connais aucun. Sérieusement, même pas de nom ça ne me dit juste rien.
Maintenant deux de ceux que tu as cité, Zootopia et Angry Birds. Je ne suis obviously pas allé les voir, mais je les connais, de nom et de réputation (memes pour le premier, le jeu éponyme pour le second).
Et du coup en animation FR, autant je connais Wakfu parce que Dofus / Ankama etc... autant pour le reste je serais bien dans la merde si on me demandait de citer des titres.
Et si, de façon évidente, je suis loin d'être un spécialiste (ma méconnaissance du sujet le reflète parfaitement), je suis du coup un exemple typique utilisable pour illustrer l'échec cuisant des productions de notre terroir en matière de marketing (et je pense que si vous alliez sonder la population autour de vous, vous obtiendrez des résultats similaires), pour ce qui est de l'animation "en salle" en tous les cas.
14:41 pm
26 juin 2013
Le manque total de Com et de Marketing efficace est effectivement un des gros gros problème du milieu.
Je crois que je l'avais dit un peu plus haut mais en France le système de financement subventionné ne fonctionne que dans le sens ou il permet aux oeuvres d'exister, mais pas forcément d'être connue. Il n'y a pas la moindre aide dirigé dans le sens de la Com, et la plupart des prod n'en on rien a ciré ou n'ont tout simplement pas les moyens ou, pire... Ne savent juste pas du tout comment ça marche.
J'en avais discuté avec des américains sur le site Cartoon Brew une paire de fois car ils ne comprenaient pas comment nos magnifiques films avaient autant de peine à trouver leur public. Ton poste est très pratique dans le sens ou il prouve encore une fois que la réponse que je leur faisais est bien la réalité : "c'est le public qui a du mal à trouver les films, pas l'inverse", car personne ne sait que ces derniers existent, en dehors des gens qui suivent ces projet parce qu'ils sont passionnés.
Et même la, il suffit comme toi d'avoir une passion qui t'oriente de façon particulière et tu vas passer à côté de plein de choses car les efforts pour les promouvoir sont tellement misérables qu'ils n'ont aucune chance de t'atteindre...
Ce qui fonction dans le sens inverse aussi par exemple : toi qui suis Ankama, tu dois être au courant que Mutafukaz sort le 23 mais, mais toutes personnes en dehors de ceux qui suivent l'actualité d'Ankama et les sorties dans le milieu de l'animation française (le grand public) a peu de chance de la savoir.
Pourquoi ?
Simplement par, encore une fois, une absence de Com efficace et large, au point que je peine grave pour trouver des gens qui ont vu le Trailer au cinéma alors que le film sort dans les salles dans 2 semaine...
Je fais parti de ceux dans le milieu qui croient qu'un partie de l'aide du CNC devrait être réservé au budget de Com MAIS uniquement en complément d'un budget de Com déjà pensé à l'avance par la Prod. En gros, pour toucher une aide à la Com, la Prod doit elle même prouver qu'elle prend la chose au sérieux en mettant déjà de l'argent sur la table pour cet aspect de la production.
Peut être que ça pourrait pousser certaines prod à faire des efforts (quand ils le peuvent, il restera toujours le problème des prods fauchées. ), se sachant soutenu, pour que leur film ne fasse pas juste qu'exister...
22:42 pm
27 septembre 2015
Marco Sensei said
J'en avais discuté avec des américains sur le site Cartoon Brew une paire de fois car ils ne comprenaient pas comment nos magnifiques films avaient autant de peine à trouver leur public.
C'est en soi assez surprenant, compte tenu du fait que les américains sont très bons en business. Si j'étais producteur/distributeur américain, que je découvrais des films français "magnifiques" pas chers et déjà faits, et que j'étais persuadé que le seul truc qui leur manque pour qu'ils rapportent du pognon est un bon coup de boost de la com, je les distribuerais massivement aux US à grand renfort de pub à mes frais, moyennant une commission du studio de prod' sur les entrées. Si VRAIMENT, le succès était assuré, je serais sûr de rentrer dans mes frais.
Il faut croire que ce que les américains nous écrivent sur la qualité de nos films n'est pas tout à fait sincère...
Et ce n'est pas très surprenant non plus : dans l'esprit, la Tortue Rouge est assez différente de Madagascar 3. Et c'est ça qui plait au grand public...
23:05 pm
26 juin 2013
Ah mais attention, je parle des gens du milieu de l'animation, ceux qui hantes les commentaires de Cartoon Brew... Et qui sont plutôt des gens qui sont dans les studios, pas les boîtes de prod. Du coup depuis un studio, et avec justement l'optique que pour les USA le studio fournis une oeuvres qui est aussi, voir surtout, un produit pour le marché, les gens qui bossent en anime ne comprennent pas que nos producteurs à nous ne fassent pas la même chose que les leurs.
Le pire c'est que certains films qui ont fait Flop en France, on parfois mieux marché aux USA... Comme Avril et le Monde Truqué, film d'animation français qui a pourtant gagné le Cristal d'Annecy et qui a fait plus d'entrées aux USA qu'en France au final.
Pire même : aux USA tu peux acheter ce film en Bluray Combo DVD + Version Numérique pour 22$...
En France...
Il n'existe qu'en format DVD standard...
Donc on peut comprendre qu'ils soient eux incapable de nous comprendre... Car même moi j'y comprend parfois rien.
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