0:17 am
5 septembre 2013
La SF est un genre qui se porte mal ces dernières années. Marvel mis à part (si tant est que Marvel puisse en être qualifié), on a de belles bouses telles que Lucy ou Prometheus. Ce type d'exemple brille par la médiocrité de la portée de son message. Le cinéma est un art. Comme tout art il doit transcender son public. Pas seulement visuellement, pas seulement narrativement mais surtout sur les idées qu'il véhicule. Un film réussit lorsqu'il vous fait sortir de la salle avec un questionnement au pire insoupçonné, au mieux transcendantal.
Interstellar a cette ambition. Et ce n'est pas étonnant qu'il l'ait lorsque l'on observe la filmographie de Christopher Nolan. Passé au rang désiré de maître dans la matière avec Interstellar. Pour moi il rejoint les plus grands noms grâce à Memento, Dark Knight, Inception et maintenant Interstellar.
Malgré cela je ne peux m'empêcher de voir cette dernière itération comme un Nolan en "demie-teinte".
Les 3/4 du film sont purement et simplement un chef-d'oeuvre de SF. Les personnages sont solides, les indices intéressants, la progression captivante. C'est un véritable exploit de rendre le premier acte aussi cool à regarder que le reste alors que le spectateur n'a qu'une hâte: aller dans l'espace. La fin du monde est proche mais de manière étonnamment subtile. Tout se transforme en poussière pour des raisons peu précises. On y fait l'analogie avec ce type d'objet qu'on retrouve dans un placard après de nombreuses années et qu'on le jette parce qu'il est tellement poussiéreux qu'il ne vaut plus rien. C'est simple, c'est pas pédant et surtout c'est élégant.
Pendant l'ensemble du film on est pris à la gorge par le même questionnement que les protagonistes. A savoir, doit-on sauver la terre ou sauver l'espèce (sacrifiant les derniers survivants de la terre). Et c'est une question pour le moins délicate et le film s'amuse à nous faire osciller d'un pan à l'autre du problème. Un problème colossal posé entre les mains d'une poignée de scientifiques qui partent tous avec l'handicap d'être humain. Ce qui amène les émotions, l'instinct de survie, de prédateur, le besoin de stabilité, d'un foyer. Et c'est exactement ça que j'appelle de la bonne grosse SF qui projette l'humain face à des questionnement où instinct et rationalité se confrontent. Et puisqu'on est dans un film provoquent le peps, le sel, le thrill, l'intensité et le suspenses de ce que l'on voit à l'écran. Les quelques climax qui parsèment le second acte en sont une parfaite représentation. Je ne spoilerai donc pas ces passages (figurant dans le trailer désolé) de haute volée très influencés par l'esthétique de Nolan. Ces parallèles très fins et jamais lourdeaux entre deux espaces temps. Des conflits surprenants et haletant tant les enjeux de ces problèmes humains sont énormes. Les personnages marchent sur un fil avec le poids de l'humanité sur leurs épaules et on le sent. C'est un autre exploit brillamment remporter que de faire sentir à son spectateur ce poids de l'enjeu. Et au risque de me répéter, autre donnée indispensable de la catégorie de la bonne grosse SF.
Mais alors tout le monde saute sur des paquerettes et on fait du surf sur des tsunamis devant cette avalanche de qualités. Mais bon dieu qu'est-ce qui va se passer? Il y a un "mais".
Et avant d'écrire cette critique j'ai eu la curiosité de me renseigner car tout cet ultime acte, bien qu'intéressant, me laissait perplexe. Quelque chose a cloché sur la fin. Et effectivement. Le script d'origine écrit en 2008 par Jonathan Nolan (destiné à la base à Steven Spielberg) décrit un troisième acte qui poursuit bien mieux la tendance grosse SF, très rare au cinéma, que ce que l'on a pu voir aujourd'hui au cinéma. Au début je croyais à une décision de producteurs de faire un happy ending et une fin fermée. Ce n'est pourtant pas le genre de Nolan. La réalité est pire.
[SPOILERS]
Lors du troisième acte Coop rentre dans le trou noir et se retrouve dans un dimension qui permet de tordre l'espace-temps. C'est grâce à ça qu'il parvient à communiquer les indices du début du film à sa fille. Enfin il lui transmet en binaire une "théorie" réunissant relativité et physique quantique qui permettra à Murph de sauver l'humanité. Après une petite feinte on retrouve Coop à la dérive dans l'espace et se réveiller dans l'hôpital d'une station spaciale. Il va donc voir sa fille de 100 ans puis décide de partir à la recherche d'Anne Hathaway occupée à coloniser une nouvelle planète.
[SPOILERS]
Avec cette fin on retrouve effectivement la patte Nolan dans la mesure où on parle de cette fin et on tente de trouver la logique de cette fin. Là où c'est moins du Nolan c'est que la fin est relativement facile à déchiffrer et loupe la portée du film. La morale tombe à plat et devient difficile à discerner. Alors qu'on était en train de se poser des question existentielles pendant 2 heures, on retombe sur quelque chose de très lié à l'amour teinté de science. Nolan a rempli son objectif. La fin n'est pas mauvaise, elle est plutôt efficace, elle est cohérente avec le reste du film, elle boucle l'arc narratif (à l'inverse de Inception) et on en parle en sortant.
Sauf que le script de Jonathan poursuivait cette tradition de questionnement métaphysique. Et personnellement j'aurais préféré voir ça plutôt que d'essayer de mener l'enquête avec mes amis pour savoir en quoi la fin tient debout.
["SPOILER"]- Fin de 2008
Une fois dans le trou noir, Coop tombe sur un grande station spaciale construite par des humains maintenue en place sur des milliers d'années. C'est de là que sortait la sonde vue dans la première partie fonctionnant à l'énergie quantique. Coop lui-même envoie cet engin pour que Murph le déchiffre sur terre pendant qu'il n'est pas là. la dernière partie où il se réveille dans un hôpital demeure quasiment inchangée
["SPOILER"]
On peut effectivement faire écho des mêmes problèmes entre les deux fins. Dans la mesure où la partie où Coop se réveille est en trop. Mais cette fin coupée fait entrer en jeu une population d'humanoides supérieurs dont la simple existence permettait de poursuivre le questionnement "hard-SF" sur d'où on vient et où on va.
Interstellar c'est presque un chef-d'oeuvre intégral. Il figure malgré tout comme un énorme bond en avant vers, je l'espère, de la SF comme dans les bouquins. Qui nous transcende et nous fait nous poser les bonnes questions sur notre place dans l'univers. A l'image des 3 premiers quarts malheureusement atténués par le dernier.
0:20 am
5 septembre 2013
deux pages un peu contradictoires sur la question de la fin d'Interstellar
http://furiousfanboys.com/2014.....erstellar/
Has anyone read that old Interstellar script, What did you think of it?
by inmovies
15:36 pm
3 septembre 2013
J'ai trouvé ce film beau à la fois dans le visuel, et la narration. J'ai pas beaucoup de choses à rajouter au talk back de Macromaster si ce n'est deux-trois points de désaccord. Quand tu dis : "Pendant l'ensemble du film on est pris à la gorge par le même questionnement que les protagonistes. A savoir, doit-on sauver la terre ou sauver l'espèce (sacrifiant les derniers survivants de la terre)", en ce qui me concerne,
je n'ai pas senti ce questionnement: concentré sur la motivation de Coop et ce que dit le Dr Brand père, de toute façon la terre est condamnée et le but de la mission est de trouver une autre planète pour accueillir l'humanité, bon juste après avoir résolu le problème de la gravité, pas rien :). Et même en suivant le point de vue de la Dr Brand fille, elle est carrément dans le trip repeupler une autre planète ( le plan B ) sans se soucier de savoir ce qui reste de la terre ! Si je prends le personnage du fils cooper qui devient fermier, pour lui même pas de questionnement, le systême lui dit: "tu seras fermier" et du coup tout est tracé, il imagine, ou alors ne veut pas faire l'effort de le faire, même pas ce qui se trame en dehors de sa vie ( enfin c'est comme ça que je l'ai senti )
C'est pour ça que ce film est top non seulement visuellement: on réfléchit
Bon ya bien des trucs qui sont a priori par trés "crédibles", effectivement comme dans science-fiction ya science, le passage, trés impressionnant visuellement de la planète recouverte d'eau, où il doit redécoller de la planète, on peut se dire qu'avec une gravité supèrieure à celle de la terre les petits propulseurs de la navette Ranger ne permettent pas de s'arracher de l'atmosphère ... D'ailleurs j'ai pas compris sur quoi ils avaient pied Oo si quelqu'un peut m'expliquer. Du coup, je ne m'explique pas non plus la hauteur de la vague si t'as pied avec de l'eau qui n'arrive même pas aux genoux. Mais c'est du détail.
Concernant la fin,
là je parle de la partie trou noir avant sa réapparition dans notre galaxy,
Pour le coup, ce que je trouve dommage c'est de faire revenir Coop dans notre univers avec comme dit Macromaster : "quelque chose de très lié à l'amour teinté de science.". Pour pousser un peu, on est en droit d'imaginer qu'après une expérience extatique pareil, il est difficile de ne pas déprimer ou perdre ces repères en revenant dans notre réalité.
En tout cas, on ne voit pas passer les 3h
14:56 pm
26 juin 2013
Bon alors cette explication m'a été demandé donc je la fait...
Les créateurs du Wormhole :
Ce sont les humains, mais ceux du futur, ceux qui ont maîtrisé totalement la technologie issue des données trouvées dans le Trou Noir. Et donc ce qu'il font c'est uniquement recréer les conditions de leur existence future en influençant le passé selon leur propre histoire.
Pourquoi Coop réapparaît après son séjours dans le Tesserac :
Simple, car il DOIT voir sa fille avant qu'elle ne meurt, pour qu'elle lui fasse comprendre que son travail n'est pas fini et que même si ça place n'est plus ici (C'est exactement ça Fresh, il ne peut plus avoir de repère avec ce monde la) il y a encore un endroit ou on a besoin de lui : La planète qui servira de nouveau Homeworld à l'humanité et ou Amelia Brand a commencé seule son travail. Si on renvoi Coop à ce moment, c'est justement pour que sa fille lui donne a la fois les moyens et la motivation de continuer sa mission : celle de donner une nouvelle chance à l'humanité et donc de donner naissance à la civilisation qui plus tard créera le Wormhole. En gros si Coop ne retourne pas aider Brand, la boucle n'est pas bouclé et le futur n'existe pas... On est clairement dans le cas du voyage temporel de type "Temporal Loop" (exemple : L'armée des 12 Singes).
Pour le Côté Humain, l'amour, tout ça...
C'est important car c'est pas le "pouvoir de l'amour", c'est en fait le moteur, la motivation du Héros pour y arriver. Les humains du futurs savent juste que c'est Coop qui doit le faire, mais ils ne savent pas comment il fait exactement... Le moment de doute ou Coop comprend pourtant bien qu'il est le fantôme et tente de faire passer les même messages que lui même a refusé de comprendre à l'époque, comme s'il pouvait se convaincre alors qu'il a vécu le fait que non... En gros c'est l'espoir que ça passe cette fois la. Et pour la montre, c'est pas juste un moyen froid et purement technique d'arriver à passer ce message : il SAIT que sa fille finira par regarder cette montre à cause de la valeur sentimentale qu'elle a pour eux deux. C'est aussi pour cela qu'il doit la voir une dernière fois avant de repartir dans sa mission : pour qu'elle lui serve un dernière fois de motivation car comme cela il sait que tout a marché et tout marchera par la suite. Après cela, il sait ce qu'il doit faire, même s'il ne sait pas comment ça va se passer par la suite. La route est tracée et y'a plus qu'a la suivre pour voir ce qu'il y a au bout.
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