Dans les mornes plaines et la grisaille du Nord Pas-de-Calais (je vais me faire dégommer par les ch'tis du forum...) se dresse un parc d'attraction peu ordinaire : Zombillénium. Sa particularité : son personnel est uniquement constitué de morts-vivants. Zombies, vampires, loup-garous, tous œuvrent avec ardeur à attirer et effrayer le client, afin d'éviter un cruel destin :  retourner en Enfer. Malheureusement, le président du conseil d'administration (Shaitan himself) n'est pas très satisfait des résultats mitigés de Francis von Blodt, PDG actuel du parc et vampire de son état.

Trailer

Adaptation éponyme d'une BD à succès pré-publiée dans le Journal de Spirou, Zombillénium est un film d'animation franco-belge réalisé par son auteur, Arthur de Pins. Ce dernier est surtout connu pour sa BD "Péché mignons", des sketchs érotiques au graphisme kawai. Zombillénium, de son côté, va lorgner du côté de l'horreur marrante à la famille Addams, en y ajoutant une composante entrepreneuriale. Vous voulez savoir ce qui se rapproche le plus de l'Enfer sur Terre? Allez jeter un coup d’œil dans le monde de l'entreprise!

L'histoire est drôle et bien menée, et comme dans toute œuvre de qualité, il y a plusieurs niveaux de lecture. Les enfants riront des multiples gags visuels impliquant ces zombies plutôt sympa. Les adultes se régaleront des vaines tentatives du syndicat des morts-vivants pour arriver à obtenir mieux que "la semaine des 65 heures". Ajoutons à cela une galerie de personnages hauts-en-couleurs : Gretchen la sorcière-stagiaire gothique, Hector le contrôleur des normes

Sirius le squelette syndicaliste, etc. et on obtient un très bon film d'animation qui n'a pas à rougir devant les productions d'"entertainment" américaines.

Le graphisme se rapproche très fortement de celui de la BD : des aplats de couleurs numériques très "ligne claire" sans contour marqué. C'est une belle réussite, dans la mesure où le film est en 3D : les techniques de cell shading ont permis de créer un rendu très fidèle à la BD d'origine.

En bonus, un clip datant de quelques années qui avait permis à Arthur de Pins de tester le rendu de son long-métrage.

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Un peu triste que le démarrage du film, sorti la semaine dernière, soit moribond : à mon avis, ça vaut bien le film des émojis...