Après l'avalanche de films/sériées ratés/mauvais issus du "Studio qui ne fait plutôt rêver", je dois dire qu'il ne restait plus au fond de mon cœur beaucoup de motivation pour aller voir la dernière nouveauté de Pixar. Plus que ça, même : j'en avais peur. Peur que l'on gâche, par une suite ratée ou insipide, le souvenir du film que je considère comme étant le meilleur Pixar : Inside out (il y a débat avec Wall-E, je reconnais). Mais les premiers retours et le bouche-à-oreille étaient positifs, alors je me suis laissé convaincre.

Inside Out 2 reprend 2 ans après la fin du précédent : Riley a un peu grandi et entre de plein pied dans l'âge ingrat de l'adolescence, celui où on renie ses anciens goûts (et anciennes amitiés), où on essaie d'exister en tant qu'individu et où on a du mal à se positionner socialement. Cela donne lieu à la création de nouvelles émotions, plus complexes et plus alambiquées que les 5 "basiques" que l'on voyait dans le premier opus. Ça se bouscule là-dedans, et la cohabitation avec les anciennes émotions  (notamment la Joie, qui voit son rôle de leader sérieusement remis en question) se révèle assez problématique.

J'ai beaucoup aimé le film, qui est probablement ce que Pixar a fait de mieux depuis "Soul". Mais il fallait s'y attendre : le film souffre un peu de sa comparaison avec son aîné. On a moins l'effet "wow" de la découverte de ce monde intérieur, qui tant narrativement que visuellement, nous mettait une claque dans le premier. L'univers est ici globalement connu : il y a moins de surprise même s'il y a quelques nouveautés intéressantes et amusantes.

Comme dans le premier opus, on alterne entre scènes de la vie réelle de Riley et "ce qui se passe dans sa tête". L'introduction de nouvelles émotions permet de créer une nouvelle intrigue originale, qui explore aussi d'autres concepts non développés dans le premier.

Pour ceux qui, comme moi, s'intéressent à la psychologie, c'est super intéressant. Mais cela peut rendre l'intrigue un poil plus complexe pour celles et ceux qui n'ont jamais navigué dans l'univers du développement personnel et de la PNL : rien d'inaccessible non plus, rassurez-vous, ça reste du Pixar. Ceci dit, pour ceux qui ont déjà traversé une période d'adolescence, il représente la réalité émotionnelle de cette période avec beaucoup de finesse et de vérité.

Le film a aussi quelques personnages et instants particulièrement réussis,

et il donne lieu, comme souvent dans les Pixar, à des gags hilarants et à des scènes de grande émotion, surtout quand on arrive à se projeter et que l'on vit personnellement le parallèle entre nos émotions propres et celles de Riley.

Au final, ça reste un très bon Pixar, que je vous encourage vivement à aller voir. Je ne deviens difficile que parce que Pixar nous a habitué au "génialissime" et pas juste au "très bon"! Enfant gâté que je suis...