15:29 pm
26 juin 2013
∼ Introduction ∼
Alors voici la tant attendue (ou pas ) analyse de la place des femmes en animation au USA, au Japon et en France.
J'ai fait du mieux que je peux avec les données que j'ai trouvé un peu partout, en étant quand même assez sérieux pour croiser les références de plusieurs sources pour vérification quand c'était possible. Je vais essayer d'être le plus pragmatique et le plus concret possible, pas de jugements (enfin pas trop... ), rien que des faits et des théories qui, j'espère, feront réfléchir un peu certains... Et bon, si un truc vous paraît exagéré, tiré par les cheveux, etc, vous pouvez vous manifester bien sûr. Mais je préfère vous le dire clairement, si c'est pour râler gratuitement, troller méchant sans argument, ça sera assez mal reçu.
L'intention n'est pas de vexer qui que ce soit, mais si vous êtes vexé, restez vexé poliment, c'est compris ? (Je vous surveille, ceux dans le fond. )
Pour cette analyse, je vais regarder 3 points qui ont été abordés tant par l'article sur Buzzfeed que par l'analyse sur Cartoon Brew dont on a déjà parlé sur le forum un peu plus tôt :
- La place des femmes en tant que personnages principaux d’œuvres animées. (Précision : je fais l'impasse le plus possible sur les dessins animés pour jeunes enfants et / ou éducatifs. On va se concentrer sur les films et les séries pré-ados, ados, jeunes adultes et / ou adultes)
- Les femmes réalisatrices en animation. (précision : uniquement pour les films, les série TV et certains court-métrages... mais je n'irais pas chercher dans les courts-métrages indépendants ou trop underground)
- Les filles dans les écoles d'animation.
Le dossier analysera dans l'ordre :
(en fin d'articles, vous trouverez des links complémentaires d'articles abordant le sujet)
~
Part 2 : Japon (en cours de recherche de documentation)
Part 3 : France (en cours de recherche de documentation)
Pour consulter chaque partie du dossier, vous pouvez suivre le Post ou cliquer sur le link ci-dessus (USA était la seule partie dispo pour le moment) pour ouvrir l'article dans une autre fenêtre de navigation.
Un petit conseil : préparez la réserve de café car y'a vraiment beaucoup à dire et ça va être possible de faire court...
Sur ce, bonne lecture et n'hésitez pas à commenter après ! C'est aussi fait pour ça !
17:20 pm
26 juin 2013
∼ USA ∼
Les femmes en tant que personnages d'animation.
1) Les films d'animation :
Dans les films, il est vrai que plus on remonte et plus les femmes avaient des rôles de faire-valoir, y compris assez paradoxalement, quand elles avaient le rôle principal. C'est un peu le cas de toutes les princesses Disney classiques, il faut bien l'avouer. Mais bon tout ceci était le fruit d'une époque où les valeurs n'étaient pas vraiment les mêmes, du coup je trouve assez ridicule le fait de juger ces films avec les valeurs de maintenant. C'est un contexte totalement différent. On peut donc rapprocher les héroïnes de ces films avec la situation des femmes de l'époque, mais pas comparer avec maintenant, sauf pour voir le chemin parcouru depuis...
Du coup, les USA ont-ils vraiment parcouru beaucoup de chemin de ce côté là ? Il faut bien le dire, la première source de personnages principaux féminins dans ces films, c'est le club des Princesses Disney. Nous allons donc y jeter un œil...
Dans la catégorie des classiques Princesses de conte de fées, nous avons : Blanche Neige (1937), Cendrillon (1950), Alice (1951), Aurore (1959), Ariel (1989), Belle (1991), Pocahontas (1995), Mulan (1998), Tiana (2009), Raiponce (2010), Elsa et Anna (2013).
A cette liste, uniquement composée des Princesses ayant le rôle principal ou rôle titre, je rajouterais Lilo de Lilo & Stitch (2002) pour être complet (même si ce n'est pas une princesse). Ce qui nous donne en tout 13 personnages principaux féminins sur les 54 longs métrages de Disney depuis la création du Studio, ce qui est assez peu.
On notera qu'il y a eu un énorme trou entre l'ancienne génération de Princesses Disney et la génération moderne : il se passe 30 ans entre Aurore de La Belle au Bois Dormant et Ariel de La Petite Sirène. 30 ans sans personnages féminin en tête d'affiche ! A noter que ça correspond aussi à la période « animaux anthropomorphiques » de Disney. Du coup vous avez des personnages féminins importants, parfois même des « Princesses » comme Lady Marianne, mais c'est juste qu'elles ne sont ni le personnage principal, ni humaines.
Un autre trou de 11 ans entre Mulan et Tiana, celui de la fin de la 2D et du début de la marche vers le tout 3D avant la tentative de machine arrière qu'a été La Princesse et la Grenouille.
Ce qu'il est assez intéressant de constater, c'est que la prise de risque concernant les personnages principaux féminins chez Disney s'est essentiellement faite entre la fin des années 1980 et début 2000. Pour les personnages secondaires, c'est la même période qui verra les plus intéressantes : Les 2 « princesses » que sont Jasmine et Jane (mais qui n'ont pas le rôle titre), mais aussi Chicha, la femme (enceinte) de Pacha dans Kuzco, et Nani qui élève seule sa petite sœur Lilo, dans Lilo & Stitch.
Et très curieusement, avec La Princesse et la Grenouille, on revient à quelque chose de classique, avec soit disant une touche moderne vu que Disney s'était empressé de souligner que la Princesse était noire... En 2010. Cela soulève d'autres questions mais hélas ce n'est pas le sujet.
Depuis, avec Raiponce et les 2 sœurs de Frozen, on est très clairement dans le classique, avec même une pointe de régression pour Frozen (avis personnel mais je le donne quand même, na ! ).
J'irais même plus loin : la régression, je la vois en Post-Raiponce, dès Wreck-it Ralph, qui pourtant a 2 personnages féminins assez modernes (dont une princesse) : Vanelloppe von Schweetz et le Sergent Tamora Jean Calhoun... Car cette année là, un nouveau personnage va rejoindre le club très fermé des Princesses Disney, et ce sera... Merida de Brave !
C'est donc une Princesse Pixar qui rejoint le club pour la première fois, et dans une polémique qui est très intéressante à signaler pour le sujet de cet article : non seulement Vanelloppe n'aura pas droit au titre (après tout, elle jette elle même sa robe de princesse dans le film, ce qui est assez osé, il faut le dire ), mais Merida va devenir Princesse après un relooking plus que douteux, dont le réalisateur du film lui-même se plaindra publiquement.
Et c'est là que se situe la régression : les personnages féminins semblent subir un certain lissage, ce qui est assez flagrant pour moi sur Frozen, qui pour son compte a donné naissance dans le milieu de l'animation US à la polémique des « personnages féminins difficiles à animer »...
Le truc qu'il fallait comprendre (et que beaucoup n'ont pas compris, prenant les paroles du chef animateur de Frozen au sens général) c'est qu'il y a maintenant des contraintes pour animer les Princesses Disney : elles doivent rester jolies tout le temps. Donc rire, pleurer, être en colère... Tout ça en restant jolies, pas de grimaces, pas de déformations : J-O-L-I-E-S.
Or c'est con comme truc, une fille peut parfaitement être mignonne quand elle fait la grimace...
Mais bon même si je comprends parfaitement le contexte dans lequel ce chef animateur s'exprime, c'est vrai que ça fait tâche de dire un truc pareil en 2013.
On passera vite fait sur les personnages féminins de Big Hero 6 qui sont de purs archétypes sans charisme ni vraie profondeur.
Enfin, il reste la lueur d'optimisme qu'a été Riley d'Inside Out par Pixar et toute sa joyeuse bande dans la tête... dont 3 filles... Ce qui fait qu'en un seul personnage principal, on a 4 filles et 2 garçons.
Il est à noter qu'après Brave, c'est seulement le 2ème film de Pixar avec un personnage principal féminin.
Mais sans pouvoir juger de l'avenir pour autant, avec la politique d'Iger (actuellement à la tête de Disney) je ne sais pas trop s’ils vont reprendre la marche dans la bonne direction : Moana est déjà devenue une Princesse Disney 1 an avant que le film ne sorte, et pour Pixar je rappelle juste que le prochain Toy Story sera une Love Story entre Woody et Bo Peep, la bergère qui a disparu entre le film 2 et le 3... Donc euh, on verra...
On en finit ainsi avec Disney / Pixar mais je pense que c'était justifié par leur importance dans le monde de l'animation.
∼
Maintenant allons voir un peu du côté de la concurrence qui se développe fièrement pendant les années 1990-2000 (la période « prise de risque » de Disney de ce côté là, si vous avez bien suivi ).
Dreamworks, qu'on place souvent comme le grand concurrent de Disney (alors que dans les faits, Disney est devenu tellement énorme qu'il n'a absolument aucun concurrent réel), s'en sort plutôt bien en 17 ans d'existence.
- 3 personnages féminins principaux : Susan Murphy de Monsters Vs Aliens, Eep des Croods et Tip dans Home. La plus notable étant à mon sens Susan Murphy. Le film dont elle est issue est certes une B-Movie pour Geek mais le personnage de Susan est pour moi très marquant par son côté jeune femme ordinaire, assez provinciale, sans ambition personnelle autre que des rêves de mariage et de lune de miel à Paris quasiment caricaturaux, qui se retrouve involontairement poussée par les circonstances à se dépasser... Et qui découvre qu'elle est capable de bien plus de choses qu'elle ne l'aurait jamais cru et que c'est COOL.
Monster Vs Aliens , un gigantesque monument féministe ?
- Ensuite un couple qui se partage la vedette : car oui, même si le rôle titre de Sinbad : La Légende des Sept Mers, c'est pour Sinbad (merci, Captain Obvious ! ), il ne serait absolument rien sans le personnage de Marina. Du coup le personnage principal est un Couple, qui partage même l'affiche sur un pied d'égalité.
- Et pour finir, beaucoup de personnages féminins secondaires réellement travaillés : Chel de La Route d'Eldorado, Fiona de Shrek, Astrid de How to Train your Dragon, Roxanne Ritchi dans Megamind, et je serais presque tenté de compter Master Tigress de Kung-fu Panda.
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Assez curieusement, c'est ensuite la Warner qui s'en sort le mieux avec Poucelina du film du même nom par Don Bluth, ou encore Anna Leonowens dans Le Roi et Moi (même si j'en ai un mauvais souvenir. ), mais aussi Emily dans Corpse Bride... Et on peut même compter le fait qu'ils aient produit le film des Powerpuff Girls non ?
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Laika se fait remarquer avec Coraline du film du même nom, mais aussi la bonne perf de Courtney dans Paranorman et Winnie Protley-Rind dans The Boxtrolls.
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Chez Sony, pas grand chose à signaler à part la bonne perf de 2 personnages secondaires : Sam Sparks dans Tempête de Boulettes Géantes, et Mavis dans Hotel Transylvania.
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Dans les films d'animation produits par la 20th Century Fox, on se doit de signaler Crysta de FernGully et Anastasia du film du même nom (sûrement le plus connu des films de Don Bluth).
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Pour Universal, on notera Agnes, Margaux et Edith mais aussi Lucy de la franchise Moi, Moche et Méchant...
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Blue Sky Animation, par contre... Euh...
Allez on résume un peu, si on regroupe tous les studios qu'on vient de survoler, on obtient une trentaine de personnages féminins ayant un rôle principal, et une vingtaine qui ont un rôle secondaire important sur un total d'environs 160 films.
En gros, 20% des films d'animation US ont pour personnage principal une femme, les 80% qui restent c'est soit un homme... Soit qu'il n'y a pas le moindre être humain du tout (une catégorie plus important qu'on ne le croit ).
Très sincèrement, malgré la multiplication des studios depuis la fin des année 1990, nous n'avons pas pour autant assisté à une réelle multiplication des rôles féminins d'avant-plan. On peut noter toutefois que ces personnages sont souvent mieux traités et plus profonds, même si les polémiques récentes ont parfaitement prouvé qu'il y avait encore à certains endroits des vieux restes de visions caricaturales de la femme...
2) Les séries TV d'animation :
Et bien si on remonte avant les années 1970, en gros les femmes à l'écran étaient plutôt cantonnées à 3 rôles : la fille en détresse (ex : Minnie dans les animes de Mickey, Olive dans les animes de Popeye), La fille sexy (ex : Betty Boop, ou encore le Chaperon Rouge de Tex Avery), la femme au foyer.
Dans tout ça, on doit rajouter vers la fin des années 1960 quelques très rares exceptions qu'étaient les super-héroïnes tirées de séries adaptées des Comics DC (Ex : Wonder Woman de la Justice League) ou Marvel (ex : Susan Storm Richards a.k.a. Invisible Girl des 4 Fantastiques).
Mais pour moi, ceux qui ont un peu bousculé le truc c'est Hanna-Barbera. Car oui, c'est très souvent chez eux qu'on va retrouver des personnages féminins qui sortent un peu du moule.
- Penelope Pitstop, des Fous du Volant (1965) : elle est certes dans la catégorie des filles sexy, mais c'est aussi une pilote de course et participe à la série au même titre que les autres personnages. Mieux encore, elle aura droit en 1969 à sa propre série spin-off de 17 épisodes.
- Daphné et Velma de Scooby-Doo (1969) : Si Daphné est une pure héritière des filles sexy superficielles qui passent leur temps à se faire kidnapper, Velma est tout le contraire. C'est effectivement le cerveau de l'équipe dans la série.
- Morticia de La Famille Adams (1973) : très clairement ce personnage est en fait un pied de nez à 2 des archétypes de base que sont la mère de famille et la fille sexy, dont elle détourne l'image de façon parodique.
- Jeannie de la série du même nom (1973) : Pour le coup, on a le droit à un personnage fantastique, vu que Jeannie est une Génie de 2000 ans, ce qui n'est pas banal pour l'époque.
- Dee-Dee Skyes, Brenda Chance, Taffy Dare, les filles de Capitaine CAAAAVERNE ! (1977) : Alors déjà non seulement c'est 3 filles pour un... homme (préhistorique, je sais pas si ça compte pareil ), mais en plus la leader Dee-Dee est une afro-américaine, ce qui est aussi une petite révolution en soi. Mais si Brenda Chance nous joue encore la carte de la fille qui panique tout le temps, c'est pas trop le cas des autres.
- Jana of the Jungle (1978) : attention, il ne s'agit pas ici de la Jane de Tarzan mais d'une version féminine du héros Tarzan, avec un background similaire etc... Mais en fait elle n'a absolument aucun lien avec ce dernier.
Bref c'est vraiment à partir des années 1970 que l’on commence à (timidement) voir apparaître des personnages féminins qui ont leur propre série, assez souvent un spin-off d'une autre série ou de Comics. Les séries Josie and the Pussycats (1970) et Sabrina la Sorcière (1971), tirées d'Archie Comics, sont un bon exemple, ou encore Spider Woman (1979) tirée des Comics de Marvel.
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« Bon ça va décoller dans les années 1980 alors ! », vous allez me dire... ET BIENNN... pas vraiment.
On peut citer Goldie Gold & Action Jack (1981) où l'héroïne dirige un journal, ou encore Jem et les Hologrammes (1985) où l'héroïne est à la tête d'une maison de production... On a aussi une paire de filles Badass comme Tygra des Thundercats (1985) qui peuvent être citées, ou encore mieux : She-ra qui obtient sa propre série Spin-of (1985) tirée de He-man (Musclor par chez nous, pour ceux qui se demanderaient... ).
Pour les enfants on a aussi Maxie's World et son héroïne journaliste, mais je ne sais pas si je peux aussi citer Rainbow Brite...
Bon, vers la fin on a bien Zelda, dans La Légende de Zelda (1989), ainsi qu'une paire de super-héroïnes dans la série X-Men (1989) et surtout l'apparition des femmes de la famille Simpsons (1989).
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Alors oui, pour le coup, y'a du mieux dans les années 1990 : Aeon Flux (1991), Harley Queen qui apparaît pour la première fois dans la série Batman (1992), Zealot dans l'adaptation animée du Comics Wilds C.A.T.s (1994), Elisa Maza, la femme-flic qui aide les héros de Gargoyle (1994), Starla & the Jewels Riders (1995), Daria, personnage tiré de Beavis & Butt-head qui obtient sa propre série, qui deviendra culte auprès des Teenagers américains et tiendra 5 saisons (1997), Pepper Ann de la série du même nom (1997), la série des Powerpuff Girls (1998), Angela Anaconda (1999), Et on cite pour finir Turanga Leela de Futurama (1999).
Donc une douzaine de personnages féminins assez importants, c'est pas mal non ? (sur un total d'environ 320 séries produites et diffusées en 10 ans aux USA... Quoi? J'ai dit un truc qui fallait pas ? )
(je laisse la conclusion de cette période à Daria... )
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Allez, on y est presque, c'est parti pour les années 2000 ! Le monde moderne et évolué, pas sexiste du tout où les femmes vont enfin pouvoir trouver leur place à l'écran ?... Hmm c'est aussi la période ou d'un côté se développent aux USA les séries satiriques, les Sitcoms animées, les trucs trash, les séries dérivées de licences de films, les Reboot, les séries avec pas de moyens techniques car ça coûte cher la qualité, merde quoi...
Du coup comment s'en sortent nos héroïnes là-dedans ? Est-ce que beaucoup d'entre elles vont voir le jour ? Prendre l'avantage et rayonner devant tout le monde ?
Voyons ça :
- Oui bon, j'avais dit « pas de séries éducatives ou pour les petits » mais bon faut quand même saluer l'arrivée de Dora l'Exploratrice, non ? (2000)
- On a le droit aussi à des trucs zarbs genre Marie-Kate and Ashley in Action ! (2001)
- Impossible de ne pas citer Kim Possible (oui je sais, c'est nul ! ) et ses 4 saisons ! (2002)
- Dans la catégorie des trucs surgis de nulle part mais qui ont le droit d'exister sauf que comme je l'ai pas vu je ne saurais pas si c'est très flatteur de le mettre là : Stripperella ! Super-héroïne crée par Stan Lee pour une série orientée public adulte. Y'a quand même eu 13 épisodes de ce truc, hein ! (2003)
Nan, mais je suis sérieux hein ! ça existe vraiment !
- On va bien citer Gwendolyn dans Ben 10, elle le mérite. (2005)
- On oubliera pas Katara et Toph (au moins ces 2 là) dans Avatar : The Last Airbender. (2005)
- Nous avons aussi Juniper Lee de la série The Life and Times of Juniper Lee. (2005)
- Et pour finir, dans la catégorie des trucs zarbs encore une fois, un machin en Flash sur Adult Swim du nom de Lucy, The Daughter of the Devil. (2005)
Donc là... J'ai 10 personnages féminins qui sortent du lot (parfois peut-être pas pour les bonnes raisons ) dans les séries US post 2000. En même temps, je dois signaler que le nombre de séries TV produites par les USA pendant ces 10 années a chuté par rapport aux 10 années précédentes. Ce qui me trouble, c'est que je n'ai pas trouvé de personnage féminin vraiment notable pour les années 2006-2009.
Si j'ai oublié quelqu'un de vraiment important, surtout faites-moi signe !
∼
Et donc notre dernière ligne droite : les années 2010-2015 !
- On commence plutôt bien, avec Princess Bubblegum et Marceline the Vampire Queen d'Adventure Time. (2010)
- On citera Miss Martian, Artemis, et Zatanna de Young Justice mais en fait cette série est blindée de personnages féminins intéressants issus de l'univers DC ! (2010)
- Et voici Mabel Pines de Gravity Falls qui débarque à son tour ! (2012)
- Et sans conteste la championne de ces dernières années : Korra de Legend of Korra, la suite d'Avatar : The Last Airbender. Ce personnage, avec Asami, constitue un tournant important dans la façon de traiter les personnages féminins de premier plan aux USA. Il y aura un avant et un après Korra. Et ça ne s'est pas fait sans mal, y compris sur la fin. (2012)
- On citera la jolie performance de Mara et Paige dans Tron : Uprising. (2012)
- Dans la catégorie Sitcom animée, on peut rajouter le personnage de Rudi Wilson dans Mother Up ! (2013)
- Entrée assez importante à signaler du trio Garnet, Amethyst et Pearl de Steven Universe. (2013)
- Dans la catégorie WTF, je tiens quand même à rajouter Yung Hee Tyson, la fille adoptive de Mike Tyson (oui oui, le boxeur) dans la série débilissime Mike Tyson Mysteries, qui au passage, est un hommage parodique aux série Hanna-Barbera dont on parlait tout au début. (2014)
Je vous laisse juger par vous même...
- Last but not least, Star Butterfly de la série Star vs. The Forces of Evil. (2015)
Donc là oui, très très clairement, les personnages féminins ont vraiment boosté leur importance ces 5 dernières années. Pensez-y : on a dans cette liste plus de 16 personnages ayant une réelle importance dans ces séries et parfois même assez révolutionnaire dans la façon de concevoir et représenter les personnages féminins en général dans les séries animées US.
Et comme la production par an diminue, la proportion de ses personnages par rapport au nombre de séries augmente mécaniquement.
Bilan sur 55 ans environs, et plusieurs centaines de séries : à peu près 80 personnages féminins de premier plan ou importants dont 20% sur les 5 dernières années ! Vous la sentez la ptite explosion là ?
Bon après cette euphorie, je tiens quand même à signaler qu'elles sont encore minoritaires par rapport aux héros masculins, mais la balance commence sensiblement à s'équilibrer.
En terme d'optimisme, on a notre verre à moitié plein !
Les femmes réalisatrices d'animation aux USA :
C'est triste à dire, mais vous allez voir qu'on va passer énormément moins de temps sur cette partie là que sur celle des personnages...
(qui vient de pousser un "Ouf" de soulagement ? C'est pas bien ça ! )
Un ptit tour chez Disney / Pixar / Disney Channel-XD pour voir ?
- Brenda Chapman, co-réalisatrice de Brave (2012), et première femme à occuper ce poste chez Pixar. Pourtant ça ne s'est pas fait sans mal, je le rappelle ! Car oui, il ne faut pas oublier que Brenda Chapman a en fait été débarquée de la production en plein milieu. Les raisons sont restées très floues mais elle-même avait reconnu que si cela n'avait rien d'ouvertement sexiste, c'était quand même entièrement lié au fait qu'elle était une femme... On parle surtout d'une incompréhension totale et d'une incompatibilité entre la vision qu'elle avait de l'héroïne et celle qu'avait le reste de l'équipe créative (composée d'homme).
- Jennifer Lee, co-réalisatrice de Frozen (2013), et première femme à occuper ce poste chez Disney.
- Lauren MacMullan, réalisatrice du court-métrage Get a Horse ! (2013) et première femme réalisatrice solo sur un film chez Disney.
- Pour les séries TV, vous avez Sue Rose qui a réalisé Pepper Ann (1997), ainsi que Daron Nefcy pour Stars vs. the Forces of Evil (2015) dont on a parlé plus haut. Et on ne passera pas à côté de Lauren Faust, qui co-réalise la série Wander over Yonder (2013).
Et c'est tout... J'en ai peut-être loupé mais bon, ça fait pas des masses déjà là.
D'ailleurs, je ne résiste pas à vous montrer une page Web officielle bien parlante sur laquelle je suis tombé lors de mes recherches... En mode « cherchez l'intrus(e) » !
∼
Mais je suis méchant, allez... Je vais voir la concurrence un peu...
Dreamworks :
- Première femme co-réalisatrice de l'histoire du Studio avec Le Prince d'Egypte (1998) : Brenda Chapman ! Ah... Euh, mince... Oui c'est la même que chez Disney. Et oui, c'est les 2 seuls films qu'elle a co-réalisé dans sa carrière.
- Chouette, un nouveau visage ! Jennifer Yuh Nelson, première femme de l'histoire d'Hollywood à réaliser un long métrage en solo pour un gros studio ! Et ce sera... Kung Fu Panda 2 !... en 2011... Ah, euh... Ouais quand même.
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Bon quelqu'un pour relever un peu le niveau la ? Svp... Sony ?
- Jill Culton, co-réalisatrice du film Open Season, qui par chez nous s'appelle Les Rebelles de la Forêt (2006). Elle sera aussi co-réalisatrice d'un court-métrage Spin-off du même film (2007).
- Et on va rajouter Lauren Faust, en plein développement de Medusa, en espérant que le projet ne rencontrera pas trop de problèmes de prod.
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Et dans toutes les séries produites par la Fox / Nickelodeon / Cartoon Network... ?
- Tiens ? Re-bonjour Lauren MacMullan ! Réalisatrice sur des séries comme les Simpsons, mais aussi Profession : Critique (1994, que je dois être bien le seul à connaître ici...), et même carrément Avatar : The Last Airbender !
- On rajoute Nancy Kruse pour la réalisation de plusieurs épisodes des Simpsons.
- Ah, tiens ? Salut, Lauren Faust ! Réalisatrice et co-réalisatrice sur des séries comme Powerpuff Girls (2001) ou Super Best Friends Forever (2012) pour Cartoon Network.
- Ne surtout pas oublier Rebecca Sugar, première femme réalisatrice Solo sur une série de Cartoon Network : Steven Universe (2013).
J'ai quand même été jusqu'à chercher des réalisatrices d'épisodes. Pour les séries Nickelodeon ça donne : Becky Bristow, Sylvia Keulen, Cathy Malkasian, Carol Millican, Zhenia Delioussine, Michelle Bryan, Lindsey Pollard. Pour Cartoon Network Studios : Sue Perrotto, Juli Hashiguchi-Murphy.
C'est un travail de fourmi à ce niveau là, donc j'ai peut-être loupé des gens, mais c'est pratiquement du 1 femme pour 10 hommes à ce que j'ai vu.
On résume : 6 réalisatrices pour les longs métrages des grands studios, Dreamworks réussi à avoir la double médaille de la première co-réalisatrice et première réalisatrice Solo. Ensuite, 5 réalisatrices de séries TV qui ne cumulent pas avec le même poste en long-métrage, plus une quinzaine d'autres pour la Réa d'épisodes isolés.
C'est peu... mais là aussi, quand on regarde les dates, l'après 2010 est beaucoup plus optimiste que l'avant. C'est de plus en plus clair que le changement est en marche, mais il est relativement récent.
La situation dans les écoles d'animation et du côté du recrutement :
Cette partie n'a pas été facile à faire, par manque de documentation. Mais en partant de l'article de Buzzfeed, de l'analyse sur Cartoon Brew, de certaines infos dans les commentaires, de quelques passages sur le blog de TAG (The Animation Guild, le syndicat des animateurs aux USA), et aussi un article du Los Angeles Time sur le sujet, je peux dessiner une paire de pistes intéressantes... De plus, vous constaterez que c'est en parfaite prolongation de tout ce qu'on a vu précédemment.
1) Situation dans les écoles :
Déjà, le nombre de filles qui entrent dans les écoles d'animation aux USA est en constante augmentation depuis environ 5 ans... Encore une fois, on retrouve cette fameuse limite post 2010.
Et par augmentation, on est clairement dans une optique ou elles deviennent majoritaires, parfois de façon écrasante comme à Cal-Arts et les 71% de 2014-2015, dans l'effectif des promos de ces écoles.
Mais avant d'en arriver là, on va faire un peu d'histoire... (et on râle pas dans le fond, svp. )
Avant les années 1970, pour apprendre les métiers de l'animation, c'était la « Old School » : il fallait entrer dans un studio et apprendre avec les professionnels. Or à cette époque, les femmes étaient très clairement cantonnées aux postes de « petites mains » de l'animation : gouacher les cellulos, peindre les décors... Dans ces conditions, pas facile voire presque impossible de monter les échelons. Les gens comme Mary Blair sont de totales exceptions.
Au cours des années 1970-80, les écoles d'animation ont progressivement vu le jour. Dans le métier et dans les écoles, les femmes étaient présentes mais en petit nombre. De toute façon, les postes créatifs dans le milieu étaient, encore et toujours, pratiquement réservés aux hommes, donc difficile d'avoir des perspectives de carrière.
Entre la fin des années 1980 et le début des années 2000 est survenu un autre problème : les petits postes que les femmes occupaient la plupart du temps ont pratiquement disparu ou ont été progressivement déplacés à l'étranger (principalement en Corée pour les USA). Du coup, même si les écoles se multipliaient, les postes qui permettaient aux femmes de démarrer en animation devenaient de plus en plus rares ! Vous avouerez que ça n'encourage pas vraiment à se lancer dans l'aventure...
Résultat, actuellement aux USA nous en sommes à 21% de femmes dans les métiers de l'animation, et avec encore un très faible pourcentage dans les métiers créatifs ou à lourde responsabilité.
Pas très encourageant comme ambiance pour susciter des vocations... Et pourtant, on assiste donc à ce changement important dans les écoles depuis 5 ans. Pourquoi ?
D'après moi, les points de vue exprimés dans l'article du L.A. Time sont assez justes :
- Certains personnages féminins positifs ont pu pousser des filles à ce dire qu’elles voudraient elles aussi participer à la création de ces films / séries d'animation mettant en scène de tels personnages. Bon, personnellement, je ne pense pas que ce soit Mérida ou les 2 sœurs dans Frozen qu'on puisse féliciter pour cet effet mais plutôt des personnages comme Korra et pas mal d'autres qu'on a vus dans la partie du début. (c'est d'ailleurs assez ridicule de créditer des personnages de 2012-2013 alors que les effectifs féminins des écoles progressent fortement depuis plus de 5 ans. )
- L'apparition de « Role Model » dans la profession : des gens comme Brenda Chapman, Jennifer Yuh Nelson, Lauren Faust, Rebecca Sugar... Toutes ces femmes ont sûrement contribué à cette augmentation de filles dans les écoles en leur donnant l'espoir qu'elles pouvaient y arriver elles aussi. Avoir ce genre de modèle est quand même important, c'est une véritable source de motivation pour certaines personnes.
- L'influence du « Gender Neutral » internet : il est vrai qu'avec la multiplication des sites d'hébergement d'images pour artistes, les filles ont eu un espace pour mettre en avant leur talent qu'elles n'avaient pas auparavant. Avec les retours positifs des gens, les fan-bases qui parfois se développent très tôt, c'est autant d'encouragements à aller de l'avant et, pourquoi pas, faire carrière dans un média comme l'animation. (après, y'a du danger dans le risque de choper la grosse tête très tôt aussi mais là aussi c'est assez « Gender Neutral » )
Donc voilà, nous en sommes à un niveau très élevé de filles dans les cours d'animation au USA... Et en constante augmentation depuis 5 ans... Et même plus de 5 ans en fait, même si le phénomène était moins fort entre 2000 et 2010. Toujours est-il que dans cette période là, le chiffre est passé de 30 à 40 voir 50%.
2) du côté du recrutement :
C'est là qu'on revient sur ces fameux 21%... Même en remontant au début des années 2000, il y avait déjà 20%+ de filles en cours d'animation et leur effectif n'a pas arrêter d'augmenter, donc comment est-il possible qu'actuellement ce chiffre soit de 21% dans la profession elle-même, alors que lui aussi a augmenté sur ces 15 dernières années ?
Simple : l'augmentation de la proportion de filles dans les effectifs en école d'animation ne se répercute pas du tout dans le monde du travail, car énormément de ces filles n'arrivent tout simplement pas à décrocher un boulot et à se faire une place dans le milieu.
Les raisons que je vois à ce phénomène (analyse personnelle, mais je ne pense pas trop me planter) sont multiples :
- Déjà, il existe une étude dans un autre secteur qui peut donner une piste intéressante : l'étude de HP pour comprendre pourquoi il y avait si peu de femmes dans les hauts-cadres de leur entreprise. Les résultats étaient assez surprenants : ils ont découvert que pour accéder à un poste, un homme regardait les critères et postulait s'il remplissait 60% ou plus de ceux-ci... Une femme qui consultait les critères pour le même poste ne postulait que si elle remplissait 100% de ceux-ci ! Je pense très sincèrement que vous avez aussi ce genre d'effet qui intervient dans les recrutements des postes en animation.
- Et à mon avis, cela se cumule avec un autre problème que j'ai vu revenir dans la quasi totalité des articles que j'ai lus sur la question : les recrutements en animation sont de manière assez générale faits par des hommes, pour compléter des équipes de production elles-mêmes constituées majoritairement d'hommes. Et devinez quoi ? A qualification égale, c'est la plupart du temps un homme qui aura le poste... Pratiquement tout le monde est d'accord pour dire qu'une des clés de l'augmentation du nombre de femme dans le milieu de l'animation aux USA passe par le fait que des femmes accèdent à des postes de responsabilité, donnant accès à un changement de mentalité lors des recrutements. En effet, même sans mettre des femmes au poste de recruteurs, si votre patron est une femme, vous risquez de ne plus voir les femmes de la même façon lors d'un recrutement...
- Il faut encourager les filles dès les écoles d'animation à ne pas avoir peur d'aller chercher ces postes créatifs ou à responsabilité ! Or quand on voit l'exemple (véridique) de ce qui s'est passé à Cal-Arts, on peut se dire qu'on doit pouvoir faire mieux... Le cas semble assez isolé mais c'est quand même Cal-Arts hein, donc difficile de considérer que ça n'a pas d'influence.
Pour rappel des faits, sur une promotion contenant 2/3 de filles et 1/3 de garçons, il s'est avéré au final que 2/3 des réalisateurs de films de fin d'études étaient des garçons, et seulement 1/3 de fille... La proportion s'étant totalement inversée ! Or, si vous faites le calcul, cela revient à dire que dans la classe, un garçon sur deux est devenu réalisateur d'un projet de fin d'étude alors que seulement une fille sur dix pouvait prétendre à la même chose. Et ce, malgré le fait qu'elles étaient deux fois plus nombreuses que les garçons ? On peut dire ce qu'on veut, mais il y a forcément eu un problème quelque part...
- Exemple à ne pas suivre ? Le cas de James R. Hull
On revient, rapidement pour le coup, sur le passage de l'article de Buzzfeed ou une ancienne élève parle d'un de ses cours ou on définissait les éléments d'histoire de type Linéaire comme étant « masculins » et les éléments Holistique comme étant « féminins » est intéressant à creuser un peu, car le prof de ce cours a tenté de s'en défendre sur Cartoon Brew.
James R. Hull explique donc qu'il n'a pas parlé de masculin ou féminin mais de « mâle » et « femelle » pour Linéaire et Holistique, en répétant le plus possible que c'était une grossière généralisation pour faciliter la compréhension d'un truc compliqué par des étudiants d'une vingtaine d'année. Il en conclut que si cette élève et d'autre l'ont mal pris, c'est sans doute qu'il n'a pas assez bien fait son boulot pour expliquer (je croyais que c'était une excuse de politique ça moi...).
Très rapidement et très grossièrement aussi, je tente l'explication : Linéaire c'est une suite logique (mots, circonstances, éléments de problème etc...) qui mène à un résultat (texte, événements, solution,...) alors que du côté Holistique (qui vient du Holisme) on considère que toute chose est plus que la somme de ses parties mise bout à bout. Le concept est effectivement compliqué à expliquer et il est arrivé par le passé qu'on le réduise à : "les hommes pensent de façon linéaire et les femmes de façon holistique", même si ce n'est absolument pas le cas tout le temps...
Pour sa défense, il nous envoie vers un de ses articles appelé « Personnage principal féminin qui pense comme un personnage principal féminin »... Le titre est sensé être un clic-bait, et dans l'article il ne parlerait que de personnages sans préciser le genre... Ce qui est une défense assez hypocrite car si effectivement dans les paragraphes il fait le moins possible mention du genre du personnage dont il parle, les titres de ces paragraphes sont assez évocateurs, comme par exemple « Linearity is from Mars, Holism is from Venus ». Son propos tourne aussi beaucoup autour du fait qu'une fille Linéaire est un garçon avec des habits de fille et que Mérida dans Brave aurait été révolutionnaire si elle avait été Holistique...
Il parle même un peu plus tard dans une réponse à un autre commentaire d'un « contexte historique » dans lequel il aurait tenté de placer cette comparaison en cours...
Mais sincèrement, et surtout en tant qu'enseignant en animation, je suis plutôt de l'avis des gens qui lui ont dit que si cette comparaison était une « grossière généralisation » alors autant ne pas l'employer du tout ! Surtout si c'est pour expliquer des termes que tu juges compliqués ! Dans un cas pareil, les étudiants ont besoin d'une explication claire et précise et surtout pas d'une grossière généralisation, même placée dans un contexte historique qui n'a plus lieu d'être. Et c'est aussi insultant pour les élèves, filles comme garçons, de les croire de base incapables de comprendre le concept que tu enseignes.
Du coup j'ai franchement du mal à lui donner le bénéfice du doute...
Pour ceux qui veulent voir par eux même, je vous mets en Spoiler le Verbatim des commentaires de James Hull sur Cartoon Brew ainsi que les liens qu'il donne et les réponses les plus pertinentes auxquelles il a eu droit.
Jim Hull :
I made it very clear to Sabrina and to other students in my Story class at CalArts that what I was teaching had nothing to do with “masculine” story elements or “feminine” story elements. I did use “male” and “female” to describe the difference between the terms “linear” and “holistic”, but stated over and over again that this was a gross generalization intended to make it easier for early 20-somethings to understand a very complex theory of story.
Apparently I didn’t say it enough.
The fact that she says it was “a little hard to describe” only makes it clear to me that I didn’t do a good enough job explaining myself. Never once did I claim that linear storytelling and big external stakes were “for men”, while relationships and emotional storylines were “for women”. That’s a ludicrous assumption. And it’s disingenuous for someone to describe my class that way.
You can learn more about what Sabrina refers to as “fucking bullshit” on my site, Narrative First (http://narrativefirst.com). Of interest might be my article “Female Main Characters Who Think Like Female Main Characters”(http://narrativefirst.com/articles/female-main-characters-who-think-like-female-main-characters) where I explain the difference between Main Characters who solve problems linearly and Main Characters who solve problems holistically. The title of the article is meant to be clickbait, but if you actually take the time to read it you will see that it has nothing to do with “masculine” or “feminine” story elements.
Instead, you will find that the article–and my classes at CalArts–were teaching a theoretical concept of narrative known as the Main Character’s Problem-Solving Style (Dramatica, http://dramatica.com). This concept has nothing to do with gender bias, nothing to do with sexual preference, and nothing to do with masculine or feminine. It simply describes a technique of problem-solving present within the Main Character of a story.
Hope that clears up any confusion.
∼
Commentaires de Lizbit :
Even as an illustrated theory or click bait for young students, female/male descriptions do create something out of nothing and yes- that is cause for some fury. What female student wants to be aligned with a description that they are female and so they are holistic. Would not everyone want to be linear which is also code for clear thinking? How would Jim describe himself? To another point, if an artist is going to teach story at CalArts they should have professional story experience.
∼
Commentaires de Taco :
Jim, I’ve been holding my tongue since you first posted your little clarification speech wherever this article has show up. But I have one questions for you, and it’s very simple.
When you are teaching a class of 20+ year olds who are all generally well educated high school graduates. The kind of kids who would understand the meaning of perfectly sufficient, usable & relevant words like “Linear” & “Holistic”. Why then do you go add an additional layer of metaphoric confusion to the mix by trying to further discribe, categorize & overcomplicate these two approaches to story structure as Male & Female, ontop of the already perfectly functional language used to express the concept?
Mr John Grey & his book are trying to discuss very different concepts to the ones you are, so why not keep your practical how to guide on the approaches to in story problem solving by your main character as just downright simple & unconvoluted descriptions for explaining two different analytical statergies (or mind sets) when it comes to building a story. Save the verbal metaphors & imagery for the actual stories you are creating. Simply give your students the credit of being able to comprehend the meaning and concept of the words “Linear” & “wholistic” & you will do a better job & save everyone from writing down an additional paragraph of unnecessary & fuzzy exposition in their notes.
Male & Female are not sufficient descriptors for explaining two different analytical statergies for creating a fictional story & weaving your characters relatable thought process up on screen. Using them here unhelpfully segregates the two statergies & makes the overall concept less clear to your students.
And just to clarify, I’m not looking at this from some politically correct ‘don’t call blue for boys & pink for girls’ perspetive. It’s simply from a issue of pure clarity as an educator. It boggles the mind. I mean, you could even use ANIMATION terms like Straight Ahead VS Pose to Pose to give a clearer picture of the two approaches you are trying to get accross with story structure & internal characterisation. But that’s just the way I see it. Please tell me if you think I’m wrong & why, I’d love to know.
Réponse de Jim Hull à Taco :
Hi, Taco. Male and Female were used in my class as a point of reference to give better context to the idea of blind spots and problem-solving. As mentioned in another comment no one is 100% linear or 100% holistic. However here was a greater tendency towards that baseline back in the caveman days. Men were predominantly linear and women were predominantly holistic.
Everyone has blind spots. If you didn’t have a blind spot you would have no motivation, and you would sit around doing nothing all day. Unfortunately blind spots can get us into trouble and that’s why pairing up with someone who can see into your blind spots becomes a very advantageous survival technique. It just so happens that linear problem-solvers can see into a holistic thinker’s justifications (fancy word for blind spot) just as much as holistic thinkers can point out the blind spots in a linear thinker. That’s why your partner drives you crazy sometimes (because who really wants to be told all their blind spots!) and also why you appreciate them so much. Generally speaking, if you believe you have found your “soulmate”–and you’re not in a negative co-dependent relationship–what you have found really is someone who complements your problem-solving technique on all different levels. Together you are unstoppable as you both have each other’s blind spots accounted for.
Now back in the day this was split along gender lines for the survival of the species. As society shifts and gender becomes less of an issue, this idea of all males being 100% linear and all females being 100% holistic falls away. This is why you have a film like “The Social Network” where the male Main Character solves problems holistically (Mark Zuckerberg) and films like “Juno” and “Frozen” where the female Main Characters solve problems linearly (Juno and Anna, respectively). The problem-solving style of the Main Character runs independent of gender.
While it is true that my use of Male or Female would have been disadvantageous to my students if I had confined my explanation to the difference between linear and holistic, there is an historical context for which these terms are appropriate and necessary. It is important to know where this difference in problem-solving came from so you can have a better understand of where it is going.
∼
Réponse de Cardamomtea :
While I do understand your explanation as I have take a story class myself where the same gendered terminology was used to describe these concepts, I think Taco’s point is worth examining. If these story telling methods are not actually limited to gender, then why use gendered terminology to describe them? The metaphor has gone bad.
It is also worth considering that using male-female terms to make things easier to understand is not actually making it easier, but instead taking broader un-gendered character theory and forcing it to conform to preconceived notions about men and women and the kinds of stories that they are allowed to have and/or experience. While you, and the many other professors who teach this subject, may not mean to reinforce stereotypes and gender biases, perhaps your methods are working against you.
Comme je l'avais dit plus haut, le cas des problèmes à Cal-Arts semble isolé, et c'est tant mieux car c'est un genre de comportement qui ne devrait tout simplement pas avoir lieu. Du coup, on le prendra comme un exemple de ce qu'il ne faut surtout pas faire...
Cela étant dit, l'ensemble de ces éléments fait que certaines jeunes femmes, fraîchement sorties de leur école d'animation, échouent très vite et abandonnent l'idée de travailler dans l'animation, et encore moins d'y faire carrière. J'ai vu plusieurs témoignages dans les commentaires des articles que j'ai consultés qui montrent que la situation pour elles est encore très problématique dans les premières années après l'école.
Malgré tout, on est là aussi en pleine progression, lente mais réelle. Et cela devrait aller un peu mieux avec l'arrivée tant attendue de femmes à des postes de haute responsabilité, comme par exemple chez Sony Pictures Animation.
Il faut noter que si des progrès sont visibles, c'est aussi parce que les femmes de l'animation aux USA ont su s'organiser elles-mêmes pour s'assurer plus de visibilité, plus de soutiens, via des initiatives comme Women in Animation (WIA).
∼
Conclusions :
Que ce soit à l'écran ou derrière l'écran, la situation actuelle des femmes en animation est en très nette amélioration aux USA, mais il faut retenir que ce phénomène est extrêmement récent, n'en est qu'à ses débuts, et ne s'est pas fait tout seul, loin de là !
Plutôt que se demander si le verre est à moitié plein ou vide, je dirais qu'il est en train de se remplir tranquillement mais qu'il ne faut pas arrêter de verser pour le moment car on est encore loin de la moitié.
Supplément d'articles qui abordent la question :
- Pixar pense avoir sa première femme Réalisatrice Solo d'ici 2020.
- L'interview de Lauren Faust en 2014 quand elle travaillait chez Sony sur le projet Medusa.
- En 2014 et 2015 il y aurait eu... ZÉRO femme réalisatrice de long-métrages d'animation aux USA.
- En 2015, l'Académie des Oscars invite 322 personnes à la rejoindre dans la branche Animation / VFX... dont 95% d'hommes.
- Un léger pas dans la bonne direction, avec la nomination de Jennifer Yuh Nelson au Board de l'Académie des Oscars !
- Une interview de Brenda Champman sur son parcours après son eviction du poste de réalisatrice sur Brave.
- En général, quand une cause n'avance pas, il y a hélas des chances qu'elle recule : en 2017, aucune femme ne dirigera la production / réalisation d'un film d'animation aux USA dans la totalité des film qui seront distribué à plus de 1000 copies sur le pays (ceux qui comptent vraiment, en fait).
- La situation aux USA évolue vraiment très lentement, mais elle évolue quand même...
- Être maman dans le milieu de l'animation à Hollywood.
- En 2018, Karen Disher devient la première femme (co-)Réalisatrice de l'histoire du Studio Blue Sky.
- 2018 : la proportion de femmes dans le milieu de l'animation monte à 25% d'après TAG. C'est un progrès, mais c'est quand même lent...
- Les femmes du milieu de l'animation aux USA font agir TAG sur le cas de Chris Savino.
- 2019 : les résultats de la plus récente étude sur la diversité et la féminisation du milieu de l'animation, à lire sur le site du Washington Post, de Deadline et sur Cartoon Brew... Qui montre que la route est encore longue et qu'il y a encore beaucoup de boulot...
- 2020 : On confirme qu'il y a encore du pain sur la planche, à en croire le témoignage (anonyme) récent d'une femme ayant travaillé chez Disney / Pixar pendant plusieurs années, et dont l'histoire concerne des aspects de racisme, sexisme et harcèlement au sein de la boîte durant cette période. Disney / Pixar insiste sur beaucoup de décisions récentes sensées entraîner un changement positif ces dernières années mais pour le moment ces promesses tardent à se transformer en quelque chose de réellement concret...
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