Comme promis, je sors mon talk back sur ce film fort important.

Alors The Glassworker de Usman Riaz... Que dire?

Commençons déjà par annoncer le plus important: il s'agit du premier film d'animation dessiné à la main made in Pakistan! Pour se faire, Mano Animation Studios a vu le jour à Karachi, fondé par Usman Riaz, Mariam Paracha et Khizer Riaz. On est sur un projet familial, puisque Usman et Mariam sont mariés et que Khizer est son cousin. (Je sais pas vous, mais moi, mon cousin, je ne lui prêterai même pas ma switch! Alors fonder un studio avec... )

Il faut aussi savoir que Usman Riaz est sur le doss' depuis quasi 10 ans pour accomplir ce challenge! Mano Animation a pu être fondé notamment grâce à un financement participatif en 2016 et la production a vraiment pu débuter en 2019 (avec un Work in Progress en 2022 puis une sortie à Annecy en 2024). Avant la séance à laquelle j'ai pu assister dans le cadre du Carrefour du cinéma d'animation 2024, on a eu le droit à un petit message du jeune réalisateur qui décrit ce projet comme "a labour of love" soit le fruit de leurs efforts mais surtout de leur amour et leur passion.

"Ok, Invy, c'est bien beau tout ça, mais ça parle de quoi?"

Déjà, parle-moi meilleur  The Glassworker, c'est une histoire où l'on suit Vincent, jeune souffleur de verre, et son père ,Tomas, qui tiennent une verrerie dans une ville fort jolie mais menacée par les affres de la guerre. Sa relation avec son père va se retrouver chamboulée par la rencontre du jeune homme avec Alliz, la fille violoniste d'un colonel stationné en ville suite à l'escalade du conflit.

L'inspiration des films du studio Ghibli est visuellement et thématiquement présente et assumée, le réalisateur a même contacté le studio qui l'a encouragé dans sa démarche. Cependant, on est loin d'un bête plagiat: le film reste imprégné d'une patte culturelle qui est propre au pays d'origine de l'équipe et l'approche reste plutôt différente de ce qu'on pourrait penser en s'attendant à un film hommage. Pour moi, pas de faux pas de ce côté-là. Après, je ne suis pas la mieux placée pour parler de l'apport culturel du film.

En tout cas, personnellement, j'ai beaucoup aimé. Il y a une sincérité et une passion qui transparait jusque dans la façon d'animer qui m'a vraiment touché. Et ce qui est beau avec ce film, c'est qu'il ne parle pas que de guerre et d'amour... Il parle aussi d'art et d'artisanat. Et autant, avec le titre, on pourrait s'y attendre... Mais je peux vous dire que vous n'êtes pas prêt-e-s.

Bref, je ne compte pas tout vous spoiler, parce que ce serait vraiment dommage. Mais sachez que c'est un film très chouette qui mérite d'être vu par le plus de monde possible. Je suis ultra contente d'avoir pu le voir alors que je l'avais loupé à Annecy en juin dernier.

Et bah devinez quoi?  A l'heure actuelle (je parle en jours ouvrables hein, j'espionne pas les gens chez eux), ce film n'a pas de distributeur en France!

Espérons que la séance inédite va en décider certains... Même l'équipe du Forum des Images a fait un petit forcing pendant la présentation parce que ça n'a aucun sens de laisser une pépite pareille dans un coin. Le point positif, c'est qu'il y avait du monde, et la majorité est resté pendant le générique. J'ai envie d'être optimiste.

Usman Riaz décrit ce film comme un projet passion et ça se voit, dans le bon sens du terme. Ce genre d'initiative doit être récompensée!

Pour les anglophones, l'article de la BBC qui m'a aidé pour la mise en contexte.

Je vous mets également le site de Mano Animation Studios et leur chaine Youtube, où vous pouvez trouver le making-of du film. De rien!