Si vous ne connaissiez pas le rakugo, c'est une sorte de théâtre interprété par un acteur assis et qui doit jouer plusieurs rôles en modulant sa voix, ses mimiques et son attitude pour nous plonger dans une histoire. La seule représentation du rakugo que nous avions en animé était Joshiraku mais ce dernier était davantage porté sur l'humour et ce qu'il se passe dans les coulisses que sur la scène du rakugo.

Shouwa Genroku Rakugo Shinjuu est plus intéressant pour le coup. Le premier épisode, 45 minutes, nous plonge rapidement dans cet univers à travers les yeux de Yotaro. Les personnages que nous y découvrons sont assez attachants et intrigants. Peu de termes techniques mais une passion qui est au début difficile à comprendre, on voit quelques aperçus du grand maitre en action mais pas assez pour comprendre cet engouement.
Ce n'est qu'à la moitié de l'épisode, lorsque Yotaro doit entrer sur scène que l'on comprend ce qui a fait la popularité du rakugo.

Shouwa Genroku Rakugo Shinjuu est une adaptation d'un manga du même nom qui a commencé en 2010. L'adaptation est mené par le studio deen (Fate Stay Night, Rozen Maiden, Higurashi,...) et on aurait pu craindre le pire mais c'est l'inverse. Plus qu'une bonne animation, c'est aussi une très bonne réalisation et mise en scène qui est en oeuvre sur ces 45 minutes. Chaque plan semble avoir été choisi méticuleusement pour transmettre des émotions et amplifier ce qu'il se passe à l'écran. Il semblerait que comme Erased, on ait à faire avec une de ces séries qui savent ce que c'est qu'une véritable mise en scène (comme Hyouka :p).

Après j'ai du mal à voir ce qu'il va en advenir. J'ai préféré me contenter du 1er épisode pour cette review et donnait suite dans les futurs posts. Le 1er épisode annonce un flashback pour le second, sur le père de Konatsu et ami du maitre Yakumo avec qui il semble avoir commencé le rakugo. J'ai hâte.

EDIT : J'ai oublié d'en parler alors que c'est un point assez important pour cette série. Le doublage. Le rakugo nécessite un certain talent à pouvoir jouer plusieurs personnages et émotions sans interruption. Il fallait donc pour l'occasion des doubleurs d'exception qui sauraient transmettre la magie du rakugo et c'est pour l'instant réussi bien que surprenant.
Ma plus grande surprise c'est le maitre Yamato doublé par Ishida Akira que l'on connait surtout Katsura de Gintama, Gaara de Naruto et Natori de Natsume Yuujinchou. Difficile d'adhérer mais une fois sur la scène c'est très convaincant. J'attends de voir les autres personnages mais la prestation de notre héros et de son doubleur aura été particulièrement brillante. Yotaro est doublé par Seki Tomokazu (Toya de Card Captor Sakura,  Gilgamesh de la série Fate, Shinichi de Nodame,..).
Pour Konatsu on a Yuu Kobayashi (Ayame de Gintama, Satoshi de Higurashi, Sasha de l'attaque des titans,..) que j'apprécie moins mais qu'on a pas eu l'occasion d'entendre pour le moment. J'attends sa performance avec curiosité..

ADN oblige seuls 6 épisodes sont sortis mais je n'ai malheureusement pas pu voir le 6e.

Il n'empêche qu'on peut déjà dire beaucoup de choses sur cette série. L'opening et l'ending sont de très bonnes factures, l'ost également, l'animation n'est pas laissé au rabais (bien qu'il y ait quelques imperfections de temps à autre), les décors et le chara-design fonctionnement très bien dans la création de l'ambiance et la transmission des sentiments.

Après les fabuleuses 50 minutes du 1er épisode, la série se jette dans le passé de 2 légendes. Maitre Yakumo et Maitre Sukeroku. Nous avions découvert dans un 1er épisode un Yakumo orgueilleux et fier et un très énigmatique Sukeroku au talent infini. C'est un portrait complètement différent, loin d'être inintéressant qu'on découvre dans ce flashback. Au 5e épisode ce voyage dans le passé n'est pas fini et on ne sait pas jusqu'à quand il durera mais je ne m'en lasse toujours pas.

Et c'est sans doute ça l'un des points de cette série. Malgré un rythme assez lent et un rakugo qu'il peut être difficile à suivre si l'on n'est pas immergé dedans, la série parvient à créer des personnages envoutant pleins de défauts et de qualités qui fait qu'on s'attache à eux et qu'on veuille en savoir plus sur la vie qu'ils mènent. Entre la romance, l'ambiguïté, la fraternité et la rivalité qui sont cousus dans ce film, on a largement de quoi se satisfaire.

Niveau réalisation, c'est un peu en deça du 1er épisode. C'est dommage et normal, le rakugo reste assez passionnant à suivre et comme il est toujours omniprésent dans l'intrigue c'est rassurant. Mais les plus belles perles sont à trouver dans le quotidien avec quelques instants, aux scènes tendues ou riches en émotion ou le staff a réalisé un boulot formidable pour amplifier les sentiments et leur valeur dans l'histoire.

Bref je suis à fond et je compte bien le voir jusqu'au bout. Comme la tension de cette histoire repose en partie sur la disparition de Sukeroku, il faudra attendre que le flashback nous apporte les réponses pour juger mieux la série mais rien que pour découvrir le rakugo, le japon durant et post guerre et des personnages en couleur, j'ai déjà envie de vous la conseiller :3.