Les 3 derniers épisodes poursuivent une crescendo non-stop de la série (lool il parle de crescendo dans une série musicale, lool). Asuka et Kumiko sont au centre de l'intrigue : leur portrait est détaillé en opposition tout en se raccordant par moment. En même temps la tension et les évènements à l'approche de l'ultime prestation s'intensifient.

Les problèmes d'Asuka apparaissent enfin en pleine lumière via l'arrivée de la mère de cette dernière ; autoritaire et sévère, elle veut faire quitter la fanfare à sa fille sans pour autant respecter son opinion. On retrouve un des malheureux classiques de la japanimation mais aussi un problème récurrent au Japon. La pression sociale, l'esprit de compétition omniprésent et l'éducation des générations précédentes ont forgé chez certains et certaines une culture de la réussite qui n'attend pas le bon vouloir d'enfants comme Asuka. Bien qu'on puisse appeler ça un problème de société, la série ne traite pas ça comme un problème inéluctable mais davantage comme la situation particulière d'une mère et d'un fille. La série ne se veut pas moralisatrice à outrance et aborde le problème comme il pourrait être abordé dans la vie courante. Rajoutez à ça une fille particulièrement charismatique qui rend le problème "Asuka-ien".

Malheureusement les problèmes d'Asuka ne retardent pas l'échéance du concours et leur cher professeur a décidé de faire participer la fanfare dans une prestation dans le cœur de l'impressionnante gare futuriste de Kyoto. Cette seconde partie d'épisode offre une prestation à couper le souffle sans pourtant ignorer Asuka avec en prime un moment sympathique ou Kumiko revoit une nouvelle fois son amie du lycée Rikka : parfait pour nous faire désirer que le roman spin-off sur le lycée Rikka soit adapté en anime.

L'épisode 8 est davantage centré sur Kumiko (qui n'est pourtant jamais loin) et les relations qu'elle entretient avec sa sœur. Coup de projecteur bien attendu après l'accumulation des problèmes dans la famille depuis la saison 2. Bien que centré dessus, l'épisode reste assez dense. Notre héroïne a le temps de tomber malade, d'appréhender l'invitation qu'Asuka lui a faite, de revoir Aoi qu'on n'avait plus revu depuis le début de la S1, d'échanger longuement avec Reina à son chevet, d'avoir une dispute avec sa sœur avant de finir sur un petit cliffhanger bien inquiétant.

L'épisode 8 est surtout l'occasion de préciser les motivations initiales de Kumiko dans de multiples flashback la laissant paraitre plus mignonne que jamais. L'impression de déjà-vu est forte : un personnage tombant malade et se laissant prendre au piège par ses souvenirs. Pourtant j'ai adoré l'épisode qui ne se contente pas d'être une sorte de reprise de trope mais encore une fois d'être dense et de faire corréler un tas de choses entre elles. La grande soeur Omae ne se contente plus d'être une sœur agaçante mais avec des problèmes auxquels on peut s'identifier ou refuser.

J'insisterai volontiers encore pour dire à quel point Kumiko est devenue un personnage ultra-attachant, aux mimiques inimitables, à l'attitude franche et au charisme grandissant ; le tout joué par une Tomoyo Kurosawa au plus haut de sa forme. D'une certaine manière c'est déjà ce que je viens de faire mais le tableau que propose l'épisode 8 avec une Kumiko forte même malade s'oppose brutalement à  l'épisode 8 ou elle se laisse littéralement dépasser par les évènements et attentes de son entourage.

L'épisode 9 est sans doute l'un des plus beaux et captivants de la série dans son ensemble. Une réalisation soignée, des décors bien exploités, un doublage de haute performance et une histoire à un de ses points culminants. Annoncé depuis quelques épisodes, Kumiko est conviée chez Asuka pour une raison à priori boiteuse : celle de réviser les mathématiques ; le temps passé pourtant à faire craindre ce moment annonçait pourtant un chapitre important de la série et les scènes précédant l'invitation y aident particulièrement de la manière la moins inoffensive possible.

Kumiko se laisse durant les 3 quarts de l'épisode dépasser par ses amies qui dressent d'elle un portrait élogieux. C'est une description de tout ce qui s'est produit jusqu'à maintenant mais aussi et surtout une manière de mettre définitivement Kumiko dans l'embarras, incapable de parler sans recevoir une pique alors que c'est généralement elle qui en fait. D'ordinaire ce genre de scènes qui font du personnage principal une personne surhumaine, compréhensive et toujours là pour tout le monde, a tendance à m'énerver. J'ai l'impression de voir un énorme fossé se creuser entre le personnage et manière de m'identifier à lui. Heureusement le tout sert très bien l'intrigue et n'hésite pas à mettre en avant Reina qui ne loupe jamais une occasion de montrer son assurance vis-à-vis de Kumiko.

Ainsi, le malaise de Kumiko se poursuit même pendant la rencontre avec Asuka. Elle parait complètement démunie face à une fille qui impose déjà énormément de respect depuis le 1er épisode. Bouche bée et incapable de s'affirmer, Kumiko est de plus en plus tendue. Résultat la tension augmente alors qu'en face, Asuka continue paisiblement d'être une source intarissable d'imprévus et d'inattendus. Même en abordant des suejts de plus en plus sensibles, Asuka ne perd jamais son calme contrairement à Kumiko qui s'agite pour elle, s'exprime par de mouvements amples et une voix qui crie ses inquiétudes et ses passions. Les mystères se dévoilent, les flashback aussi et si Asuka ne se brise pas d'elle-même, elle laisse transparaitre la nature de sa relation avec Kumiko comme une autre manière de briser cette image fière et distante qu'elle a depuis le début.

Au final l'épisode 9 apparait comme la résolution d'un mystère et le glas d'une guerre (ou au moins du dernier acte) à travers le concert intime que livre Asuka sur les bords de la rivière. La majorité des problèmes n'ont pas été résolu et d'autres ont même été annoncé, notamment avec Reina mais le tout permettra peut-être d'avoir un final plus festif encore que celui de la saison 1. En tout cas je croise les doigts.

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Finalement Hibike Euphonium s'achève et, sans jeux de mots, sur une note plutôt amère.

Quand nous nous étions laissés Asuka et Kumiko mettaient enfin les choses au clair. La situation semblait être redevenue normale mais Reina, comme un amour qui vous hante, affichait d'un regard les nouveaux problèmes à venir.

L'épisode 11 revient se ce qui avait fait une grande partie du succès de la 1re saison : la relation intime et difficile qu'entretient Reina et Kumiko. Il y a pourtant eu pas mal de changements et des tracas pour Reina qu'on sentait venir depuis quelques temps et qui s'abattent ici d'une traite sans laisser place aux quiproquos.

On est loin du voile opaque qu'impose Asuka à son entourage ; la franchise de Reina attaque admirablement le manque de tact et la gêne de Kumiko. Ce sont les nerfs d'une fille amoureuse qui s'exposent mais aussi son passé qu'on découvre : une Reina bien lotie, qui refuse de se contenter de ce qu'elle a et plonge définitivement dans la musique par admiration.

A la fois comme un retour aux sources et un prélude au concours, les sentiments des derniers mois sont ressassés et criés comme une ultime motivation pour le concours. 

Si j'ai été agréablement surpris par la saison 2 de Hibike Euphonium, j'ai l'impression que tout n'a pas été aussi bien amené que dans la première partie. Contrairement à la S1, la S2 apparait comme une énorme succession des problèmes qui avaient été mis de côté. Dans une interview par Yuuko Takakura, l'auteur, Ayano Takeda, affirme ne pas avoir eu l'intention au début de poursuivre autant l'histoire. Que les conflits ouverts dans la S1/du premier roman n'avaient pas pour but original d'être tous élucidés mais simplement d'exister comme des aspects influents mais non primordiaux à l'intrigue. Si malgré tout les réponses à ces évènements ont été bien amenés, la S2 a principalement consisté en une résolution successive de problèmes en dépit de la compétition. Les étapes vers le concours consistaient davantage en des étapes de chaque arc plutôt que comme le sujet principal.

D'un autre côté on peut difficilement critiquer le travail de l'auteur, mais aussi de KyoAni, a avoir crée une galerie de personnages aussi immense sans les réduire à des figurants inintéressants. Il y a pour chaque membre, au moins, un détail physique ou mental qui retient l'attention. La saison 1 avait bien géré cet ensemble mais en approfondissant dans la S2 sur quelques membres de la fanfare, l'auteur a fini par en négliger d'autres.

Sapphire parait moins éclatante, le couple NagasexGoutou ne parait aussi mignon et Hazuki est complètement en retrait. Il en va de même pour Shuuichi qui réapparait à l'occasion du 12e et 13e épisodes alors qu'il nous avait habitué à être totalement transparent ou inutile. Son apparition semble presque forcé pour les besoins du final. Ajoutez à cela qu'une partie des derniers chapitres avec Shuuichi n'a pas été adapté dans le dernier épisode.

Le final de Hibike Euphonium est loin d'être décevant mais ce constat sur Shuuichi peut être fait sur d'autres choses. Tout va très vite, voire trop et même si je peux comprendre la décision de zapper la prestation du concours qu'on a de toute manière déjà entendu à plusieurs reprises, il y a quelque chose de frustrant et qui ne colle pas avant avec la tension qu'installe l'épisode 11. La fanfare ressort déprimée de son échec mais loin d'être aussi abattu qu'on aurait pu l'imaginer. La série garde un ton "léger", il n'y a pas eu de grande victoire mais des petites pour Asuka, Kumiko et Reina. Le 13e épisode laisse passer le temps rapidement et on se retrouve face à la dernière prestation qui nous sera donné de voir : à la fois géniale et tranquille. Pas de tension, juste des sourires et une ambiance festive pour dire au revoir.

Le 13 épisode est aussi l'occasion de revoir la plupart des personnages, que ce soit en éclair ou plus longuement. Les adieux des terminales coïncident avec nos adieux pour la série. Finalement après la prestation et la cérémonie de clôture, la réponse au malaise de Kumiko des derniers jours se manifeste sous la forme d'Asuka... que je n'attendais pas forcément. J'étais persuadé que tout ce qui était lié au personnage était résolu depuis le dernier arc mais le 13e épisode fait ressentir ce vide qu'éprouve Kumiko à l'idée de devoir dire adieu à son aîné qui a pourtant été une source fantastique de problèmes pendant toute l'année. 

Et enfin Hibike Euphonium s'est terminé sans encombres. Si je suis personnellement un peu déçu par la fin, le reste aura été simplement extraordinaire. C'est clairement devenue une de mes séries préférées et je n'hésiterai pas à la revoir bien assez vite. Je ne sais pas s'il y aura une adaptation du spin-off d'Ayano Takeda sur le lycée Rikka mais en tout cas on peut sans doute faire des adieux sereins à Hibike Euphonium avec peut-être un film compilation à la manière de la première série.

Je n'ai pas forcément été très objectif avec la série alors j'espère que ceux qui sont actuellement en train de me lire n'hésiteront pas à me corriger. A bientôt !

Notes finale :

: Hibike Euphonium est une fantastique histoire, bien animée, bien rythmée avec des personnages attachants, de la bonne musique et des moments à revoir.
 : Rien n'est parfait. Certains passages ont été traité trop rapidement, des personnages ont été négligé et l'absence de saison 3 est un crime.
 : Tant de dramas pour des histoires de lycéennes. Le pire c'est que ça marche mais vous n'en revenez toujours pas d'avoir été ému par ces frivolités.
 : C'est kyoani, c'est vide, c'est creux. C'est joli mais ça ne sert qu'à curer les dents wesh.

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